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Combien de fois avons-nous entendu cette réflexion de la part de parents ou enseignants exaspérés par le comportement de certain enfants qu'ils qualifient d'hyperactifs ?
Le terme officiel employé pour désigner cette pathologie est TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité). Non dépistée, elle peut entrainer des difficultés d'adaptation tant sur le plan scolaire que social pour l’enfant qui en souffre. D’origine, fort probablement génétique, elle se caractérise par de grosses difficultés de concentration et donc d’apprentissage, qui s’accompagnent, surtout chez les garçons, d’impulsivité et d’agitation. Mais chez les filles, l’aspect « tranquille » la fait souvent passer inaperçu. Pour poser le diagnostic, il faut que les symptômes soient apparus avant l’âge de 6 ans et qu’ils génèrent des troubles significatifs dans au moins deux milieux différents (généralement l’école et la maison).
Qualifiés par la famille ou les professeurs de « bougeants », « instables » et « inattentifs » ils sont souvent mis de côté, considérés comme des perturbateurs ou des « cancres » et développent peu à peu une aversion pour tout ce qui nécessite de la concentration et des efforts intellectuels.
D’où le risque important de démotivation puis de rejet du milieu scolaire avec le cortège de difficultés que cela peut amener dans la vie. Lié à un dérèglement des hormones cérébrales, au niveau de certains réseaux de neurones, ce trouble peut maintenant bénéficier d’un traitement efficace qui soulage l’enfant et ses proches.
En effet, il s’accompagne souvent de trouble de la lecture (dyslexie) mais aussi d’autres troubles d’apprentissage. Imaginez que vous ayez 3 à 4 fois plus de difficultés que les autres à maintenir votre attention sur les cours de l’enseignant, que vous ayez du mal à planifier une tâche, que votre mémoire de fixation soit perturbée et que le moindre bruit vous fasse quitter le fil de vos idées. Vous comprendrez que l’école et les devoirs deviennent synonymes de calvaire !!
Il y a, alors, le risque que des troubles d’opposition se développent et que l’éducation devienne très difficile pour les parents et les enseignants. Le rejet qu’ils vivent ainsi que le sentiment d’être incompris et « mauvais » (parfois relayé par les adultes) peuvent, aussi, être la cause d’une réelle dépression qui vient se surajouter au problème. Qui peut le diagnostiquer ?
Les pédopsychiatres sont formés pour repérer et diagnostiquer ce trouble. Nous n’avons aucun test sanguin ou neurologique pour affirmer le diagnostic de TDAH, mais des questionnaires (CONNERS, DU PAUL, etc..) et parfois des tests neuropsychologiques nous permettent de proposer une approche multimodale qui doit intégrer les aspects éducatifs, psychologiques et pédagogiques au traitement médicamenteux.
C’est en agissant sur tous ces facteurs qu’on peut avoir de véritables résultats.
Les centres médico-psychologiques sont souvent sous-équipés en neuropsychologues pour pouvoir permettre une détection précoce ainsi qu’un suivi adapté à chaque cas, mais il existe des centres spécialisés et aussi des neuropédiatres qui s’impliquent dans le dépistage et le suivi.
La France est en retard dans ce domaine du fait de positions doctrinales inadaptées, ce qui est bien dommage car de grosses économies sont à faire en termes de souffrance humaine de l’enfant et de ses proches, mais aussi financières. Le coût social et sociétal de cette pathologie est, en effet, énorme. Il existe cependant du support associatif par exemple le site tdah.fr qui est une bonne référence.
Auteurs : Dr Gleide Diallo et Dr Eric Billon
Conflits d’intérêts : L’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser