Comment mieux lutter contre la toxicomanie et ses dommages ?

A l’heure où la première salle de shoot vient d’ouvrir ses portes en France, la journée nationale des toxicomanies nous rappelle que les drogues sont un fléau mondial qui engendre encore trop de problèmes de santé publique et qui nous concerne tous, directement ou indirectement.

Pour mieux lutter contre la toxicomanie et ses dommages, il

Arrêter de fumer

est essentiel de comprendre de quoi on parle et de savoir comment agir.

Qu’appelle-t-on une drogue ?

Toute substance susceptible de modifier la manière de percevoir les choses, de ressentir les émotions, de penser et de se comporter, est une « drogue ». Les dangers varient ensuite selon les substances, les individus, les façons de consommer, les quantités, etc.Les drogues sont classées selon leur statut juridique, leurs effets ou encore leur dangerosité. L’autorisation ou l’interdiction d’une drogue n’est pas strictement fondée sur sa dangerosité. D’autres facteurs entrent en ligne de compte (histoire, culture, intérêt thérapeutique…). On distingue :

  • Les drogues autorisées mais réglementées, comme l’alcool et le tabac ou encore certains médicaments.
  • Les drogues interdites dont la loi prohibe l’usage et la vente, comme le cannabis, l’héroïne ou la cocaïne.
  • Les nouvelles drogues qui apparaissent sur le marché sans que leur statut ne soit encore clairement défini. On les appelle les nouveaux produits de synthèse (NPS).

Combien de personnes en France ?

L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies a recensé l’évolution des niveaux de consommations de 2000 à 2011. Malgré une diminution globale de la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis (les trois drogues les plus consommées en France), on observe une augmentation inquiétante ces dernières années.[caption id="attachment_10097" align="alignright" width="500"]

toxicomanies

http://www.drogues-info-service.fr[/caption]Le tabac et l’alcool demeurent les substances les plus consommées en France (13,4 millions de français de 11 à 75 ans fument du tabac tous les jours et 8,8 millions boivent de l’alcool plus de dix fois par mois). Les consommations quotidiennes d’alcool sont en baisse mais de nouveaux comportements d’alcoolisation ponctuelle importante se développent, en particulier chez les plus jeunes. Les proportions de buveurs à risque chronique (9 %) et des buveurs à risque de dépendance (1,2 %) chez les 18-75 ans sont en augmentation.En matière de conséquences sanitaires, le tabac et l’alcool sont respectivement à l’origine de 73 000 et 49 000 décès par an. Ces deux chiffres se recoupent en partie et ne peuvent être additionnés.Ces dernières années, l’usage du cannabis (première substance illicite consommée avec 13,4 millions d’expérimentateurs) s’est stabilisé à un niveau élevé. On estime que 5 % des jeunes de 17 ans présentent des risques d’usage problématique ou de dépendance.

Comment savoir si on souffre de dépendance ?

Une consommation problématique est une consommation qui entraîne des difficultés physiques, psychologiques, affectives, familiales ou professionnelles. Malheureusement, il n’est pas toujours évident de s’en rendre compte. Cette prise de conscience suppose d’avoir un certain recul sur sa consommation.

  • Votre consommation se modifie ? Des quantités de plus en plus importantes, une augmentation de la fréquence et des conséquences sociales de plus en plus nombreuses peuvent être les premiers signes.
  • Des signes inquiétants ? Vos proches vous font des remarques, vous ne pouvez plus vous passer du produit ou vous commencez à avoir des signes de manque.
  • Une dépendance ? Même si vous ne ressentez pas de difficulté particulière, alors vous pensez maîtriser votre consommation, cela ne signifie pas qu’elle n’est pas sans risque pour votre santé. Le cas contraire peut vous amener à vous poser des questions sur la place qu’occupe la drogue dans votre vie et qui rend si compliqué l’arrêt.

C’est décidé : j’arrête !

Votre souhait d’arrêter votre consommation de drogue est un des éléments clés de la démarche d’arrêt mais il n’est pas le seul. Préparer l’arrêt de sa consommation et anticiper les changements que cette décision va occasionner dans votre vie est essentiel.

  • Interrogez vous sur votre motivation : il n’y pas de bonnes ou de mauvaises raisons pour arrêter. Comprendre celles qui vous motivent vous aidera à mieux préparer ce moment.
  • Anticipez les changements nécessaires à l’arrêt de la consommation : votre mode de vie va changer, les lieux ou les fréquentations qui étaient les vôtres lorsque vous consommiez vont devenir des situations à risque.
  • Faites vous aider : rencontrez un professionnel de l’addictologie afin de faire le point sur votre dépendance et établir un protocole d’arrêt adapté. Une prise en charge globale est essentielle, la consommation de drogue n’étant jamais un problème isolé dans la vie d’une personne.
  • Prenez appui sur votre entourage : associez vos proches à votre décision peut vous aider à ne pas affronter seul les nombreux changements occasionnés par l’arrêt.

Le maintien de l’abstinence se construit jour après jour. Chaque journée sans consommer est une nouvelle victoire sur laquelle il vous faut prendre appui. Arrêter est une démarche difficile à entreprendre mais elle vous permettra peu à peu d’améliorer le regard que vous portez sur vous-même et la relation avec vos proches.

Je veux aider un proche

Prendre conscience qu’un proche a un problème de drogue n’est pas chose facile, mais savoir quelle aide lui apporter une fois ce constat établi ne l’est pas forcément davantage.

  • Maintenez le dialogue. N’hésitez pas à exprimer ce que vous ressentez, vos inquiétudes ou les tensions que vous percevez.
  • Favorisez un climat de confiance. Le but est de favoriser la confidence en évitant de braquer votre proche par l’expression de reproches ou par un rapport de force ou d’autorité.
  • Laissez à votre proche l’occasion de s’exprimer. Il doit pouvoir parler de sa propre vision de la situation. Acceptez-la sans la contester en répondant simplement que votre point de vue est différent.
  • Restez à votre place. Vous êtes à ses côtés pour lui proposer un soutien mais vous devez être conscient qu’il reste le seul à pouvoir agir réellement. Vous pouvez bien sûr vous renseigner sur des pistes d’aide et les lui indiquer, mais l’essentiel dépend avant tout de son degré d’engagement dans ses soins.
  • Soutenez-le. Il est important de ne pas le dévaloriser, ni de le brusquer en accélérant les démarches ou en lui faisant du chantage. Ces attitudes bloquent généralement le dialogue et fragilisent la confiance mutuelle.
  • Respectez son rythme. Soyez à l’écoute de ce qu’il est prêt à entreprendre au fur et à mesure de sa réflexion. Encouragez-le également à s’appuyer sur d’autres aides que la vôtre à travers des professionnels de santé (ligne téléphonique de soutien, médecin de famille, consultations en addictologie, etc.).

Être dans l’entourage proche d’un consommateur de drogue n’est pas toujours facile. Pour l’aider du mieux que vous pouvez, n’hésitez pas à vous faire aider et à consulter des groupes de famille concernées par les mêmes difficultés.Lorsqu’on se sent en difficulté avec les drogues, quelles que soient les quantités consommées ou la fréquence de consommation, que l’on ait ou non le sentiment d’être dépendant, il ne faut pas hésiter à demander conseil et si besoin à se faire aider.Source : http://www.drogues-info-service.frAuteur : Dr LewandowskiConflits d’intérêts : L’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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