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L’évolution du langage oral chez l’enfant est marquée par deux périodes importantes : la période prélinguistique et linguistique. La première est une phase d’initialisation du langage oral, tandis que la deuxième se caractérise par l’apparition des premiers mots.
Le nouveau-né fait ses premières productions vocales pour exprimer ses états. Il communique alors à travers des vocalisations réflexes lorsqu’il pleure, crie, gémit ou baille. La mère est déjà capable d’attribuer un sens à ces sons, ce qui lui permet d’anticiper les besoins de son enfant (faim, douleur, appel par exemple).
Le bébé va commencer à diversifier les vocalises qu’il émet (babil, jasis, lallation). Par exemple, quand il va bouger, il va émettre des petits bruits qui sont des vagissements (jasis). Pour se faire plaisir, le bébé joue avec sa voix dans le but de saisir la réaction de ses proches : c’est le babillage. Ce langage enfantin est un état d’acquisition important du langage du bébé.
Bébé continue de s’amuser et de jouer avec sa voix ! Il étend sa gamme en passant du grave aux aigus. Petit à petit, il prend le contrôle de son appareil phonatoire et tout le monde autour de lui doit le savoir ! Il aime s’entendre et pour cela, il peut murmurer ou crier plus fort. Il aime les interactions sociales et commence à explorer quelques consonnes.
Votre enfant devient actif et démontre une réelle intention de communiquer. A cet âge, il est attentif à la diversité des sons et veut les imiter. Il connaît un peu plus les règles phonétiques, et s’amuse en utilisant les phonèmes. En combinant des consonnes et des voyelles, l’enfant produit ses premières syllabes bien articulées (pa, do, mé etc.)
Les productions vocales de l’enfant évoluent de pair avec sa compréhension. Le bébé comprend plus de mots même s’il communique toujours en babillant. Il continue d’imiter les sons qu’il entend et sa communication non verbale se développe en même temps. A cette étape, il chercher à attirer l’attention en portant son regard sur ce qu’on lui montre, ou en pointant du doigt un objet. il peut même vous surprendre en agitant la main pour dire au revoir !
L’enfant ne babille plus au hasard, il utilise des associations de consonnes et de voyelles pour former des syllabes dans le but de communiquer. Il associe une ou deux syllabes à certains objets ou à certaines situations. Le vocabulaire n’est pas encore très riche et varie d’un enfant à un autre. A cet âge, on enregistre une moyenne de trente mots.
Votre bébé commence à retenir beaucoup de nouveaux mots ! Il va sûrement essayer de les prononcer plusieurs fois par jour. Le vocabulaire de l’enfant s’enrichit de plus en plus vite et se compose en moyenne de 250 à 300 mots. De plus, il commence à utiliser le « non ». C’est un signe de progrès important dans son parcours d’individualisation.
Les premières phrases du bébé apparaissent. Ces phrases sont principalement composées d’une association de deux mots pour désigner une action. On retrouve les prémices d’une syntaxe ordonnée avec la présence d’un sujet et d’un verbe.
Votre enfant n’imite plus machinalement à l’oral les phrases qu’il entend. À cet âge, sa compréhension lui permet de comprendre des structures de phrases beaucoup plus complexes. La troisième année est signe de maturité linguistique pour un enfant. Il utilise le « je » pour affirmer son identité, il comprend les articles (la, une) les prépositions (dans, sur, dessous, derrière), et n’hésite pas à questionner (qui, quoi, comment, pourquoi). Le vocabulaire atteint environ 1000 mots, l’articulation des phonèmes est perfectionnée, la syntaxe comporte progressivement une vraie structure sujet-verbe-complément.
Votre bébé a besoin d’être en interaction avec vous pour apprendre les bases de la communication. Au revoir les écrans, et bonjour les astuces à intégrer dans une nouvelle routine quotidienne ! Voici quelques idées pour vous guider :
Entretenir une discussion avec bébé aussi souvent que possible ! Il n’y a pas de moment propice pour lui parler. Vous pouvez le faire pendant que vous l'habillez, le changez, le nourrissez. Décrivez-lui également vos émotions ou vos actions.
Faites des mimiques drôles en ouvrant grand la bouche, tirez la langue et souriez ! Le but est de faire réagir votre bébé afin qu’il s’exprime à son tour.
Des orthophonistes suggèrent de pratiquer des jeux avec les tout-petits pour les aider à communiquer, comprendre le langage, et in fine parler.
Mettre des images sur des mots permet au bébé d’associer la signification du mot avec sa représentation, par exemple : « Tu as vu le chien ? il a de longues oreilles » « Le crocodile est vert ».
L’écoute est indispensable pour que le bébé apprenne à parler. Il peut être ludique de faire écouter à votre enfant le bruit des animaux. La répétition est la clé pour retenir de nouvelles informations.
Certains jeux vont contribuer au développement du vocabulaire du bébé. A partir d’un an, il serait intéressant selon les professionnels d’utiliser des jeux comme le « dé des premiers mots », « la maison des actions » ou encore « roule et joue ». Si l’accent souhaite être mis sur la compréhension de votre enfant, « la tour des consignes » et « qui cherche quoi où » peuvent être conseillés.
Il est possible de détecter des troubles de langage chez l’enfant, lorsque celui-ci s’exprime à l’oral de manière tardive. Il existe plusieurs types de troubles du langage qui restent facilement réversibles après rééducation. Dans certains cas, le trouble peut être plus important, c’est le cas de la dysphasie.
Des troubles de l’articulation peuvent être remarqués chez l’enfant, lorsque celui-ci supprime ou déforme principalement des consonnes. Par exemple, au lieu de dire « joue » il dira « zou ». En général, ce sont les consonnes dites restrictives qui posent problème (s, ch, z, j), d’où l’apparition du zozotement ou du chuintement.
Ce trouble correspond à la persistance au-delà de l’âge de 4 à 5 ans, des erreurs de langage observées normalement vers 3 ans. On peut remarquer ce retard lorsque l’enfant produit une confusion et/ou une inversion de consonnes, un raccourcissement et/ou une déformation des mots. Le retard de parole est le signe d’une immaturité affective qui se manifeste par des habitudes orales du premier âge encore présentes : succion du pouce, prédilection pour le biberon ou l’alimentation mixée.
On remarque principalement ce trouble à travers la qualité d’expression de l’enfant. Celui-ci n’emploie pas de pronoms personnels, utilise un vocabulaire pauvre, une syntaxe rudimentaire, s’exprime avec un style télégraphique (par exemple : « papa voitu » au lieu de « papa est parti en voiture ». Il oublie aussi de conjuguer ses verbes.
Dans ce cas de figure, l’enfant développe un jargon qui est compris par ses proches. La compréhension est plutôt lente comparé aux enfants du même âge.
Le bégaiement touche en majorité les garçons et débute généralement entre 2 et 5 ans. Il se caractérise par un trouble de la fluidité de la parole chez l’enfant. On peut reconnaître ce type de langage à travers la répétition ou la prolongation involontaire de syllabes (par exemple papapanier). La parole peut également être bloquée : la bouche reste ouverte sans émission de son.
La dysphasie fait partie des « troubles dys ». Ces troubles sont d'ordre cognitif, durable et plus ou moins sévère.
Scientifiquement, la dysphasie se définit comme « un trouble de la structure du langage sans substrat organique décelable, en l’absence de déficit auditif, de retard mental majeur et de trouble psychotique ». Ce trouble affecte aussi bien l’expression orale que la compréhension orale.
A l’âge de 4 ans, les enfants dysphasiques ont un langage très sommaire : le langage oral spontané est réduit, parfois difficilement compréhensible. Ce langage n’utilise pas de grammaire ou comporte de nombreuses erreurs de syntaxe. L'enfant a également des difficultés à nommer une image, décrire une situation ou construire une simple phrase car il manque de mots.
La dysphasie est un trouble du langage oral durable et entraîne des difficultés vis-à-vis des apprentissages scolaires, en particulier de l'apprentissage du langage écrit. Une fois sur deux, la dysphasie est associée à une dyslexie
Lorsque un enfant présente un trouble du langage, il convient de s’orienter vers un orthophoniste pour réaliser un bilan orthophonique. Ce bilan permet de préciser la part des troubles phonétiques, sémantiques et syntaxiques et plus généralement, la manière dont l’enfant utilise le langage dans la communication.
Lorsque votre enfant présente un trouble de l’articulation, une rééducation orthophonique est généralement indiquée vers l’âge de cinq ans. Ce trouble est bénin, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Cependant, il peut persister indéfiniment en l’absence de rééducation.
Dans le cas d’un retard de parole, une rééducation orthophonique est également indiquée pour l’enfant lorsque ce trouble persiste au-delà de ses quatre-cinq ans. Dans ce cas de figure, les parents sont également concernés et doivent s’associer au spécialiste pour effectuer un travail de guidance parentale.
Si l’enfant est atteint d’un retard simple de langage, une rééducation avec l’orthophoniste est recommandée à partir de quatre ans si les troubles persistent. Si vous suspectez un retard beaucoup plus sévère, orientez-vous rapidement vers un professionnel pour vous aider. Cette prise en charge peut également être complétée par une rééducation psychomotrice et une psychothérapie. Une vigilance doit être portée sur l’absence de progrès significatif malgré une rééducation bien conduite. Cela peut amener le professionnel de santé à poser le diagnostic de dysphasie.
Le cas de la dysphasie nécessite une prise en charge paramédicale aussi tôt que possible, étant donné que l’évolution à long terme de ce trouble est très variable.
En effet, certains sujets dysphasiques restent sévèrement handicapés et n’acquièrent qu’un langage utilitaire. D’autres parviennent à acquérir tardivement un langage normal. En général, acquérir le langage écrit reste difficile. Mais dans certains cas, l’apprentissage du langage écrit pourrait même favoriser la progression du langage oral.
Pour un enfant atteint de ce trouble, il est indispensable d’entreprendre une rééducation orthophonique dès ses trois ans, après un bilan orthophonique. L’apprentissage scolaire étant particulièrement difficile, il est souvent nécessaire d’envisager une scolarisation spécialisée. Une approche psychothérapique est également recommandée, en raison des troubles de la personnalité et des troubles affectifs qui sont parfois associés aux troubles du langage.
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser
L’apprentissage du langage oral variable d’un enfant à un autre. Néanmoins, si un retard de langage persiste au-delà des trois ans, il convient de consulter un orthophoniste afin de prévenir au plus tôt la prise en charge d’une éventuelle dysphasie.
Le développement du langage chez l’enfant se fait en deux étapes. L’étape prélinguistique qui dure jusqu’à l’âge de 1 an du bébé. Cette étape comprend les premières vocalises de l’enfant ainsi que l’association de syllabes. La seconde étape, qui est la phase linguistique, débute lorsque le bébé énonce ses premiers mots.
Si le bébé diversifie son babillage, articule correctement les syllabes tout en développant sa communication non verbale, (regard, sourire, pointage du doigt), c’est le signe que les premiers mots vont bientôt apparaître.