Ai-je une hépatite ?

« Bonjour, je souffre d’après mon médecin d’une hépatite chronique et souhaite compléter mon bilan par une échographie. Pourtant les prises de sang n’ont pas montré d’hépatite A, B ou C. Je prends un traitement pour le cholestérol, et je fais 90 kg pour 1m78. Pourriez-vous m’éclairer ? »

Votre médecin vous a expliqué que vous avez une « hépatite chronique » ou plutôt en termes médicaux une « hépatopathie chronique » et vous ne comprenez pas bien comment c’est possible alors que vous n’avez pas d’hépatite de cause virale.Les virus B et C sont en effet les 2 premiers pourvoyeurs de maladies chroniques du foie sur la planète. 2 milliards de personnes sont infectées par l’hépatite B et 150 millions de personnes sont porteuses de l’infection chronique par l'hépatite C.Ce ne sont cependant pas les seules causes d’hépatite chronique, et en France en particulier, 2 autres étiologies sont très courantes, l’alcool et ce que l’on appelle les syndromes dysmétaboliques. Ces 2 maladies, tout comme les hépatites chroniques d’origine virale, créent des lésions du foie pouvant conduire à une cirrhose définitive.Le syndrome dysmétabolique se répand dans le monde, notamment dans tous les pays ou l’offre alimentaire est abondante, voire excédentaire. Surpoids, trop de cholestérol ou de triglycérides, diabète, repas gras et sucrés, fast-food, un peu ou beaucoup de boissons alcoolisées… toute ressemblance avec un cas réel, ou concernant une personne connue n’est pas fortuite… Si vous ou un de vos proches présente ces caractéristiques, le syndrome dysmétabolique n’est pas loin. Il s’agit de l’accumulation de graisse dans le foie, appelée stéatose. Peu de gens le savent, mais la stéatose est une pathologie potentiellement grave, susceptible d’évoluer vers une authentique cirrhose du foie (exactement comme si on buvait trop d’alcool).A l’occasion de la journée mondiale des hépatites, n’hésitez pas à vous faire dépister. Les pathologies hépatiques sont toujours silencieuses, et ne font parler d’elles qu’aux stades tardifs de cirrhose ou cancer du foie. Il est important de les dépister précocement, la prise en charge permettant d’éviter l’évolution cirrhogène. Le dépistage repose uniquement sur une simple prise de sang. On dose en premier les transaminases. Si elles sont augmentées, cela constitue le signe d’alarme. A un moindre degré, l’augmentation de GGT doit aussi alerter. Les tests des hépatites ne sont pas réalisés lors d’un « bilan complet ». Il s’agit toujours d’une prescription spécifique. Si ces premières anomalies sont présentes, selon l’anamnèse, d’autres test d’hépatite sont alors pratiqués, pour rechercher la cause. En priorité le dépistage de l’hépatite B et de l’hépatite C, mais aussi la recherche d’un diabète, d’un taux de cholestérol élevé, d’une surcharge en fer, etc selon l’orientation médicale.Sachez néanmoins que les hépatites chroniques B et C peuvent s’accompagner d’un bilan biologique normal. Si vous présentez des risques de contamination (usage de drogues par voie intraveineuse pour l’hépatite B et C notamment), faites les tests de dépistages. Ils peuvent être réalisés gratuitement dans les CEGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) proposant le test du VIH/sida. Ou dans un laboratoire, et remboursés par la sécurité sociale.Auteur : Dr Marion Lagneau, gastro-entérologueConflits d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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