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Allongement des délais de rendez-vous, pénurie des médecins, déserts médicaux, vieillissement de la population… Autant d’enjeux pour notre système de soins aujourd'hui. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles en sont les conséquences actuelles et futures ?
Zoom sur un système qui sature.
Depuis une dizaine d’années en France, on observe une accélération du vieillissement de la population.
Elle s’explique par :
Partagée par beaucoup d’autres pays, cette tendance risque de s’aggraver dans les prochaines années. À ce jour, 20,5 % de la population est âgée de plus de 65 ans et pourrait atteindre 28,7 % en 2070 (1).
En parallèle du vieillissement de la population, on note une augmentation du recours aux soins. Souvent plus fragile, cette population est davantage susceptible de développer des maladies (à majorité chroniques) ou d’être victime d’accidents. On parle de polypathologies ou de comorbidité (2).
Aujourd’hui, 47 % des médecins ont 55 ans ou plus (3). En outre, depuis 2010, le nombre de médecins en activité régulière ne cesse de baisser. Évaluée à près de 10 % (4), cette baisse concerne principalement les médecins généralistes.
Une part de l’explication réside dans la réglementation du numerus clausus instaurée dès 1972. Son objectif : limiter le nombre de médecins et donc le nombre d’actes facturés à la sécurité sociale. Mais un problème se pose : cette réglementation a remis en balance la question de l’accès aux soins de premiers recours, appelés aussi soins primaires ou de proximité. Et l'expression majeure de ces difficultés est traduite par l’allongement des délais de rendez-vous. À ce jour, il faut compter un délai moyen de 6 jours entre la prise de contact et le rendez-vous chez un médecin généraliste et de 20 à 80 jours (5) pour un médecin spécialiste.
L’indicateur APL (Accessibilité Potentielle Localisée) est défini par la DREES comme “un indicateur local qui permet de mesurer l’adéquation spatiale entre l’offre et la demande de soins de premier recours à un échelon géographique”. Il permet ainsi d’évaluer l’offre et la demande dans chacune des 35 000 communes de France grâce aux données croisées de l’INSEE et de l’Assurance maladie.
À l’inverse d’autres indicateurs, l’APL a l’avantage d’aller plus loin que la simple notion géographique de distance “patient/médecin”. Le calcul de l’APL repose sur plusieurs éléments :
Ainsi dans chaque commune et pour chaque médecin généraliste, un ETP (équivalent temps plein) est déterminé selon le volume d’actes et la population.
Par ailleurs, l’Observatoire Des Territoires (ODT) révèle aussi qu’en moyenne, un français consulte 3,9 fois (6) son médecin généraliste chaque année. Cette donnée reste toutefois très variable, allant de 2,4 à 5,4 fois par an selon les départements :
Ces déséquilibres sont flagrants dans certaines régions avec par exemple un indicateur d’APL atteignant 4,5 à Paris alors qu’il est de 3,3 sur la région Île-de-France. Ces écarts participent à l’isolement des habitants des territoires les plus faiblement dotés.
Entre 2010 et 2013, la DREES a constaté que les inégalités d’accessibilité géographique aux médecins généralistes, chirurgiens dentistes et psychiatres libéraux se maintenaient. Elles augmentent en revanche pour les gynécologues, les pédiatres et les ophtalmologues. Plus qu’entre régions, les disparités sont fortes entre types de communes : les habitants des grands pôles urbains ont une meilleure accessibilité que ceux des communes des périphéries.
De manière plus globale, l’APL permet ainsi de mettre en évidence un véritable manque dans l’offre de soins en France :
Une récente étude (7) de France Assos Santé révèle que ces difficultés entraînent un renoncement aux soins.
Parmi les raisons évoquées :
Dans deux tiers des cas, le renoncement aurait des conséquences sur le plan physique ou psychique :
Sans parler de la surcharge des services d’urgence dont la fréquentation aurait augmenté de 15 % (8) entre 2013 et 2018. Ainsi, 4 Français sur 10 (9) avouent avoir eu recours aux urgences du fait de difficultés d’obtention d’un rendez-vous avec un médecin de ville.
La pratique de la télémédecine a commencé à se démocratiser ces dernières années grâce à l’acceptation de la téléconsultation comme acte médical à part entière. En d’autres termes, un acte permettant un diagnostic et une prescription, comme tout autre acte médical.
C’est la crise épidémique actuelle qui a réellement permis à la télémédecine d’obtenir ses lettres de noblesse. Car lorsque tous les cabinets médicaux ont dû fermer à cause du confinement, seule la télémédecine a été possible. Beaucoup de médecins s’y sont mis bon gré mal gré et les structures existantes comme les plateformes de télémédecine ont pu participer de façon très significative et prendre en charge des millions de patients, qu’ils soient atteints ou suspectés COVID ou souffrant d’autres problèmes de santé. L’observatoire des mutualités Française a mis en lumière qu’en moyenne, le nombre de téléconsultation par mois a été multiplié par 4,1 sur l’ensemble du territoire suite au confinement du début d’année.
Chez MédecinDirect, nous collaborons avec de nombreux acteurs (collectivités, assureurs, complémentaires santé, entreprises, associations) dans un objectif unique : permettre à tous d’accéder à un médecin, n’importe où et n’importe quand.
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Sources :
1- INSEE, Tableau de l’économie française, édition 2020
2- HAS, Prendre en charge une personne âgée polypathologique en soins primaires, 2015
3- DRESS, Démographie des professionnels de santé, 2018
4- CNOM, Démographie médicale, 2018
5- DREES, Délai d’attente selon le professionnel contacté, 2018
6- OCT, APL aux médecins généralistes en France, 2018
7- France Assos Santé, Les Français et l’accès aux soins, 2019
8- Vie-publique, Urgences médicales : comment prendre en charge des patients toujours plus nombreux ?, février 2020
9- FHF / IPSOS, Consultation sur le système de santé, 2019
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