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L’hypochondrie se définit comme un trouble mental caractérisé :
L’une des premières images venant à l’esprit lorsque l’on évoque l’hypocondrie est le film Supercondriaque de Dany Boon, où l’on suit les mésaventures rocambolesques d’un patient atteint de ce trouble. Pour l’anecdote, l’inspiration de l’humoriste pour le héros du film lui est venue de lui-même, hypocondriaque ! De manière moins récente, nous connaissons le « Malade Imaginaire » de Molière, dont le protagoniste Argan est prêt à toutes les actions - même les plus farfelues - pour préserver sa santé. D'ailleurs, le saviez-vous ? L’hypocondrie est parfois appelée « arganisme », en référence au nom du personnage d’Argan dans le Malade Imaginaire !
Si ces images tendent à faire sourire beaucoup de personnes, il en va tout autrement pour les hyponcondriaques, au vu de la souffrance que génère cette pathologie.
Il n’existe aucun examen ni test à même de dépister une hypocondrie. Le diagnostic est uniquement clinique. Le DSM-V (ouvrage de référence des troubles mentaux) liste un certain nombre de critères pour déterminer une atteinte d’hypocondrie.
Classiquement, une personne hypocondriaque présente une interprétation erronée ou exagérée de signes physiques mineurs, l’amenant à se croire malade et une préoccupation excessive vis-à-vis de son corps et de son fonctionnement. Cette idée peut finir par tourner à l’obsession et engendrer des bouleversements dans la vie familiale, professionnelle ou sociale du fait de problèmes d’absentéisme ou d'incompréhensions avec les personnes de leur entourage. On commence à parler d’hypocondrie en cas de troubles persistant au-delà de 6 mois.
La personne hypocondriaque consulte également volontiers différents sites et ouvrages médicaux pour tenter de se documenter sur la pathologie dont elle pense être atteinte. Du fait de son inquiétude, l'hypocondriaque peut avoir tendance à consulter fréquemment son médecin traitant et à multiplier les examens et bilans médicaux, sans pour autant être rassuré. Cela peut conduire à un nomadisme médical important.
Actuellement, de plus en plus d’actes médicaux « non indispensables » sont réalisés, uniquement à visée de réassurance du patient. De plus, du fait des inquiétudes quant à la maladie, l'hypocondriaque peut provoquer elle-même certains symptômes tels que des difficultés respiratoires ou des vertiges, conséquences directes de ses angoisses.
Attention à ne pas confondre l’hypocondrie avec la nosophobie ! Ce dernier trouble, appelé également « syndrome de l’étudiant en médecine », concerne la peur de tomber malade. Deux points (subtils mais essentiels) distinguent ces deux entités :
Le trouble hypocondriaque touche autant les femmes que les hommes. S’il peut survenir à n’importe quel âge - y compris durant l’enfance - la période préférentielle d’apparition se situe entre 20 et 30 ans. L’hypocondrie peut se développer suite à un évènement psychologique particulier (généralement brutal et difficile à vivre) et a parfois tendance à se renforcer avec l’âge.
Certaines personnes, notamment celles souffrant déjà d’un trouble anxieux sous-jacent, peuvent être plus susceptibles de développer un trouble hypocondriaque.
Du fait du caractère envahissant des préoccupations de la personne hypocondriaque pour sa santé, la cohabitation peut parfois s’avérer difficile. Alors, que faire ?
C’est la solution qui vient naturellement à la plupart des membres de l’entourage, dont l’objectif est d’apaiser les craintes du malade. Le problème de cette attitude est qu’elle risque d’entretenir le phénomène. La personne hypocondriaque ne se sent jamais pleinement rassurée ! Elle peut également raviver les angoisses : le patient se sent obligé de faire davantage d’efforts pour convaincre son entourage du bien-fondé de ses craintes.
Cette alternative ne produit généralement pas de meilleurs résultats : elle enfonce davantage le malade dans sa solitude. L'ignorer ? Mêmes risques et mêmes résultats.
L'une des meilleures manières d'aider une personne hypocondriaque est de l'écouter (de l'écouter vraiment), sans se moquer. On peut l'inciter à s'exprimer davantage sur son ressenti et ses émotions profondes lors des moments de tension. L'objectif est de l'aider à comprendre que même si ses symptômes sont bien réels, c'est son interprétation qui est erronée. Enfin, lorsque la situation vous échappe au quotidien, il peut être nécessaire de passer le relais à un spécialiste.
Le traitement de l’hypocondrie est généralement difficile, car la personne concernée tend souvent à réfuter toute origine psychologique à ses symptômes - et donc à être prise en charge de manière adaptée. Parmi les différentes solutions possibles, les psychothérapies auprès d'un psychiatre ou d'un psychologue occupent une place de choix. On peut envisager les thérapies brèves, les thérapies familiales, les thérapies corporelles, en fonction de la situation du patient.
En complément de ces techniques, il existe également des alternatives médicamenteuses, qui peuvent apporter une aide. Les traitements les plus utilisés dans cette situation sont les antidépresseurs et les anxiolytiques. D'autres alternatives plus atypiques peuvent également s'envisager, telles que l'hypnose, la relaxation, la méditation ou la sophrologie. Elles peuvent aider la personne hypocondriaque à diminuer son niveau général d'anxiété, ses inquiétudes par rapport à ses symptômes, voire à atténuer ces derniers.
Enfin, l'hygiène de vie n'est pas à négliger : une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité suffisante, savoir éviter les excès... Cela permet d'éviter une recrudescence de symptômes à l'origine de nouvelles angoisses. Tout est une question d'équilibre !
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Auteur : Damien VALENTIN - Relu par le Dr Thierry MANTEAU
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