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Commençons par une petite mise au point. Les pratiques de jeûne sont aujourd’hui très diversifiées. Les deux formes principales sont le jeûne total (thérapeutique) et le jeûne intermittent (ou fasting).
➡️ Le jeûne total consiste à n’avoir aucun apport nutritif pendant une durée choisie (exemple : 15 ou 21 jours).
➡️ Le jeûne intermittent ("fasting"), vise à ne pas manger sur une période de la journée (exemple : on ne mange pas de 19h à 11h et on mange de 11h à 19h). L’apport calorique total reste le même, mais il est réparti différemment sur 24h.
Le jeûne - à l’instar de l’alimentation - a un impact global sur notre fonctionnement. Jeûner oblige l’organisme à puiser dans ses réserves pour trouver son carburant privilégié : le glucose. Quand on ne mange pas sur une période de plus de 8 heures, le corps commence par nous rappeler à l’ordre : nous avons faim. Sensation de fatigue, de manque d’énergie, nervosité, maux de tête peuvent aussi être ressentis.Si malgré ces signaux, aucun aliment n’est consommé, l’organisme va chercher le glucose dans le foie, où il est stocké sous une forme un peu plus complexe. Par la suite, les réserves de graisses servent à apporter l’énergie nécessaire à notre fonctionnement. Mais alors, lorsqu’il n’y a plus de graisse, que se passe-t-il ?! C’est au tour du muscle et ses protéines de servir à faire tourner la grande machine qu’est notre corps.
Même s'il est très “tendance”, le jeûne a toujours été pratiqué, que ce soit dans le cadre d’une pratique religieuse ou pour des raisons de santé.
Pour une réduction franche et durable du poids, a priori non. Puisque l’on continue à se nourrir à intervalle régulier, il n’y a généralement pas de franche perte de poids. Toutefois, pour les personnes qui persévèrent plusieurs mois dans cette pratique, une perte de poids est observée autour de 6-8 % en 2-3 mois (1). Le poids perdu est essentiellement issu de notre masse grasse. En cela, le jeûne intermittent est donc bénéfique.
Jeûner a une influence positive sur la répartition des graisses et leur concentration dans le sang. Concrètement, cela se traduit par une réduction du risque cardio-vasculaire global pour des pathologies telles que l’infarctus du myocarde ou encore l’accident vasculaire cérébral (AVC). En mobilisant les stocks de glucose, jeûner nous rend plus sensible à l’insuline, ce qui signifie une réduction du risque de diabète.
Jeûner peut avoir des effets bénéfiques sur le fonctionnement cérébral. Ceux-ci sont observés lors de la deuxième étape du jeûne : quand le cerveau a recours à la transformation de la graisse en une substance exploitable : les corps cétoniques. Ces effets ne sont constatés qu’avec le jeûne total et apparaissent aux environs du 2ème jour. Les corps cétoniques sont à l’origine d’un effet “boost” avec sensation d’énergie, récupération des capacités de concentration, etc. Ils réduiraient aussi les pathologies neurologiques telles que l'épilepsie, ou encore les maladies d'Alzheimer et Parkinson. (2)
Qui dit jeûne intermittent dit… apport intermittent ! Les conséquences sur l’organisme vont grandement dépendre de la quantité de calories apportée lors de la reprise alimentaire. Dès la première bouchée, les réserves seront reconstituées, en vue d’affronter une nouvelle période de jeûne. En revanche, le choix de la période d’alimentation sur 24h semble n’avoir aucun impact notable (à apports caloriques équivalents).
Avec tout ce que l’on vient de décrire, ça donne envie de s’y mettre dès demain ! Malgré les effets bénéfiques, la pratique du jeûne peut aussi avoir des conséquences moins souhaitables. Tout d’abord, l’alternance de période d’apport et de restriction peut, en raison de la sensation de faim, provoquer un excès d’apport.
Il n’est pas rare d’entendre que jeûner permettrait de prévenir le cancer, sinon de le guérir lorsqu’il est présent. Alors : grande nouvelle pour l’humanité ou idée reçue à oublier ? En fait, ni l’un ni l’autre… En l’état actuel des connaissances scientifiques, aucun effet bénéfique quant au risque de cancer n’a été démontré chez l’Homme. Cependant, certains résultats sont prometteurs chez nos amies les souris : elles présentent une réduction de la survenue et de la progression du cancer ainsi qu’une sensibilité accrue aux effets de la chimiothérapie.
Ici, il est surtout important de souligner que le jeûne sans les conseils et le suivi d’un médecin est fortement déconseillé à certaines personnes. Citons entre autres : les patients atteints de pathologies chroniques (ex : diabète) ou prenant un traitement lourd, les enfants, les adolescents ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Vous souhaitez faire le point avec un médecin avant d'entamer un jeûne ? Pensez à la téléconsultation : MédecinDirect vous permet de consulter 24h/24 et 7j/7 un médecin généraliste ou spécialiste par écrit, téléphone ou vidéo. Vous n'avez aucun frais à avancer : ce service est pris en charge par votre complémentaire santé ou entreprise. Découvrez si c'est votre cas !
Auteur : Joséphine THOMAS-LACROIX | Relu par le Dr Juan Sebastián SUAREZ VALENCIA
(1) Adeline de Camaret
(2) The therapeutic implications of ketone bodies: the effects of ketone bodies in pathological conditions: ketosis, ketogenic diet, redox states, insulin resistance, and mitochondrial metabolism.; Veech RL
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