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Le cannabis est une plante, également connue sous le nom de chanvre. Même si elle est maintenant cultivée sur tous les continents, on en retrouve les premières traces en Chine il y a plus de 8000 ans.Elle se consomme habituellement sous forme de joint à fumer (cigarettes roulées). Le joint peut contenir la plante séchée (marijuana) ou une substance résineuse issue des fleurs et des feuilles de la plante (haschich).En France, le cannabis est classé comme stupéfiant et sa consommation est illégale. Il atteint un volume annuel consommé d'environ 154 tonnes pour un chiffre d'affaire de 1.12 milliards d'euros. Cela représente près de la moitié du chiffre d'affaires de l'ensemble des drogues illicites en France.
Les principales substances actives du cannabis sont les cannabinoïdes : cannabinol, cannabidiol, cannabigerol, cannabivarine, cannabicyclol et tétrahydrocannabinol (THC). Ce dernier est le composé actif le plus abondant, qui varie de 8 à 30 % selon les variétés.La sensation d'euphorie légère, de relaxation ou encore l'amplification des perceptions auditives et visuelles produites par le cannabis s'expliquent par son action sur les récepteurs cannabinoïdes. Ces récepteur, situés un peu partout dans le cerveau, agissent sur l'anandamide. Cette substance régule l'humeur, la mémoire, l'appétit, la douleur, la cognition et même les émotions.Le cannabis a aussi la particularité d'agir sur le circuit de la récompense, et donc, comme pour les autres drogues, libère de la dopamine. Ainsi, il peut engendrer une addiction.
Les effets psychiques du cannabis fumé apparaissent environ 15 à 20 minutes après son inhalation chez un consommateur occasionnel. Ces effets arrivent un peu plus tard chez un consommateur régulier.En fonction de la dose absorbée et de la tolérance du consommateur, le cannabis entraîne une augmentation du temps de réaction, une difficulté à effectuer des tâches complexes et des troubles de la coordination motrice. Ces conséquences sont susceptibles d'augmenter les risques associés à la conduite. En outre, la prise de cannabis potentialise les effets de l'alcool.Par son action directe sur le cerveau, le cannabis perturbe la pensée, l'humeur, et la perception. La perte de contact avec la réalité peut-être tellement forte qu'elle déclenche des "attaques de panique", c'est-à-dire un état d'angoisse très élevé, brusque mais transitoire.Chez certaines personnes plus sensibles, une consommation importante de cannabis peut aussi engendrer une "psychose toxique". Celle-ci se caractérise par des idées délirantes et paranoïaques avec des hallucinations. Le risque d’évoluer vers une schizophrénie est 15 fois supérieur par rapport aux non-fumeurs.
Par son action sur les cannabinoïdes, le cannabis altère certains circuits du cerveau impliqués dans la régulation de la mémoire à court terme, également appelée la "mémoire de travail". Cet effet aurait des conséquences dans le quotidien jusqu'à 6 semaines après la consommation.Une étude néo-zélandaise ayant suivi des consommateurs de cannabis pendant 20 ans a même démontré qu'une consommation régulière et prolongée commencée à l'adolescence peut entraîner une baisse du quotient intellectuel (QI) à l'âge adulte allant jusqu'à 8 points.
On pense souvent que les effets physiques du cannabis se limitent aux yeux rouges et à l'augmentation de l'appétit. Pourtant, une dose importante de THC accélère de façon conséquente le rythme cardiaque. Ce dernier passe en quelques dizaines de minutes de 50-70 à 100-140 pulsations par minutes. De plus, la fumée de cannabis, consommée en grande majorité avec du tabac, produit une quantité importante de toxiques qui augmentent le risque de cancer du poumon. L’intoxication chronique au cannabis est parfois responsable de douleurs abdominales pouvant être très intenses, pseudo-chirurgicales, sans aucune pathologie sous-jacente. On appelle ces douleurs : « syndrome cannabinoïde ».
La consommation de cannabis a un véritable impact sur la fertilité, que ce soit chez l'homme ou chez la femme. Cette conséquence, souvent méconnue, a été démontrée par des études. Celles-ci montrent une réduction du nombre de spermatozoïdes et un comportement anormal les empêchant d'atteindre l'ovule et de le féconder. Chez la femme, le cannabis augmente le risque de kystes fonctionnels de l'ovaire, associés parfois à des problèmes d'infertilité.Autre effet souvent méconnu, la consommation de cannabis entraîne des problèmes de circulation du sang. C'est le cas en particulier au niveau des artères des membres inférieurs qui peuvent provoquer un arrêt de la circulation du sang dans les jambes. Ceci peut parfois mener à l'amputation. Souvent sous-estimée, y compris par les professionnels de santé, ce type d'artérite grave concerne les jeunes et doit être prise en charge en urgence.
Plus d'informations : http://www.drogues-info-service.fr/
Auteur : Dr Claire Lewandowski, psychiatre
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