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On convient que la réputation de l’ancien test n'a pas fait très bonne presse au test hémoccult. Ce n’est ni tentant, ni glamour d’aller récupérer un morceau de ses selles sur un bout de papier, pour tremper ensuite un écouvillon dedans, puis poster le tout... Le test qui a été mis en place en 2015 est beaucoup plus simple à effectuer (un seul prélèvement contre 6 avant), beaucoup plus sensible et spécifique. L’ancien test demandait plusieurs jours de recueil, plusieurs prélèvements... Un véritable repoussoir ! En revanche le nouveau test hémoccult (qui s’appelle en réalité OCSensor) est très simple à faire en une seule fois.Dans le kit, on trouve une sorte de feuille plastifiée qui se coince sous la lunette des toilettes, pour que les excréments tombent dessus (attention : que les excréments, pas l’urine). Une fois que les selles ont atterri, on prend le petit bâtonnet à prélèvement, on le trempe dans la matière, puis on le remet dans son tube. On rebouche, on remplit les papiers administratifs, et hop, on poste dans les 24 heures.Simple, non ?
On détermine l’intérêt d’un programme de dépistage par la sensibilité et la spécificité du test utilisé, par le taux de participation des personnes concernées et par le délai entre 2 tests.
Grâce à la simplicité d’action du nouveau test hémoccult et de ses excellents résultats en nombre de polypes retirés, l’adhésion du corps médical est augmentée ; motivant ainsi l’adhésion de leurs patients. Résultat : le pourcentage de personnes dépistées augmente !
Le test Hémoccult/OC Sensor est beaucoup plus sensible que le test précédent, ce qui signifie qu’il détecte du sang en plus petite quantité. On peut prédire actuellement que : sur 100 personnes en bonne santé et sans symptôme digestif (critère de dépistage) réalisant un test hémoccult, le test sera positif chez 6 d’entre elles (6 % de positivité du test).Le test est également plus spécifique. Alors que l’ancien test détectait le sang venant de vos dents, ou de la viande mangée la veille, le nouveau test est immunologique et ne détecte que du sang humain. Cela veut dire qu’un test positif a beaucoup de chances de cacher une lésion intestinale bénigne ou même maligne débutante (2 chances sur 3, soit 60 % environ).
Non ! Un test positif signifie seulement que du sang a été détecté dans vos selles, et cela peut avoir plusieurs causes : en très large majorité non cancéreuses. Afin d’en identifier l’origine, vous devrez faire réaliser une coloscopie. C’est la visualisation interne du côlon lors de la coloscopie qui permet d’identifier la cause du saignement.Pour simplifier votre vision du résultat : on a dépisté 1 700 personnes :
Et voilà ce que l’on peut leur trouver :
Parce que le principe du dépistage est de cibler uniquement des gens en bonne santé et n’ayant à priori aucun facteur de risque d’avoir une maladie. Si vous êtes dans ce groupe de gens, vous pensez surement : « personne dans ma famille n’a eu ce cancer, je ne vois pas pourquoi je l’aurais ? »Néanmoins, 94 % des cancers du côlon et du rectum surviennent chez des gens sans aucun facteur de risque familial (personnes justement ciblées par le test hémoccult)… donc vous, potentiellement !En matière de cancer colique, on définit des groupes de risque. Selon leur risque, les personnes sont orientées soit vers un test hémoccult, soit directement une coloscopie de dépistage. Les différents groupes à risque de cancer du côlon ou du rectum sont les suivants :
Vous faites tout pour ne pas avoir un cancer du côlon. Manger des fibres, des vitamines, pas trop gras, manger sainement. Vous suivez les recommandations diététiques glanées au fil de vos lectures. On pense que c’est protecteur de bien s’alimenter, mais cela n’a jamais empêché personne de faire partie des 43 000 nouveaux cas annuels de cancer colique puis, s’il est pris en charge tardivement, des 18 000 décès de cette maladie par an.Certes l’alimentation joue sûrement son rôle. Mais comme on ne sait pas au juste lequel, et comme le cancer du côlon se moque de vos efforts pour ne pas l’attraper, il vaut mieux trouver un autre moyen que ce qui est dans votre assiette. Ce moyen c’est le dépistage par test hemoccult. Car ce cancer-là a une véritable particularité : il n'apparaît pas de novo dans votre côlon. Il a toujours été précédé par un polype bénin, qui a pris son temps pour devenir un cancer. Il suffit donc d’intervenir avant que le polype ne se soit transformé, de l’enlever... et la personne est protégée du cancer à 97 %, car 100 % n’existe malheureusement jamais en médecine.Conclusion : mangez sainement, mais ne vous en contentez pas.Vous voulez tout mettre en oeuvre pour éviter le cancer du côlon ? C’est le test hemoccult qu’il faut faire. Et là, vous serez bons.Le cancer du côlon et du rectum est donc un cancer sur lequel votre détermination peut avoir une influence. Vous, bien-portant, qui ne vous plaignez absolument d’aucun trouble digestif : il vous suffit de faire un test hemoccult de dépistage pour que l’on puisse vous protéger contre ce risque, en vous enlevant un polype que jamais vous n’auriez pensé avoir.
50 ans et plus ? On vous attend dans nos bureaux. Votre médecin généraliste, mais aussi votre gastroentérologue peuvent vous remettre le test. Vous pouvez également contacter le centre de dépistage du cancer de votre département et ils vous l’envoient chez vous. Faites la démarche en mars, parce que nous vous y faisons penser, mais pas seulement. Printemps, été, automne, hiver, chacun sa période de bonne résolution !
Auteur : Dr Marion Lagneau, gastroentérologue et Directeur Médical chez MédecinDirect
1) Le test hémoccult est très simple à effectuer
2) Un test hémoccult plus simple, mais aussi plus performant
3) Puisque le test hémoccult est plus performant, s’il revient positif, cela veut dire que j’ai un cancer ?
4) Pourquoi certains doivent-ils faire le test hémoccult et d’autres une coloscopie sans test préalable ?
4) Manger équilibré me protège-t-il du cancer du côlon ?
Conclusion : faites le test hémoccult !
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser