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L’équilibre de la balance hydrique se fait grâce au rein. Le rein a besoin d’eau pour éliminer les déchets, mais il peut adapter la concentration de l’urine en fonction de l’eau disponible. Il maintient ainsi l’équilibre entre les entrées et les sorties d’eau et permet de garder une quantité d’eau suffisante à utiliser, sans puiser dans les "réserves" du corps ! Les entrées d’eau se font par les aliments et les boissons. Les sorties d'eau se font quant à elles par la respiration, la sueur, les urines et les selles.
Ces pertes sont obligatoires. Si les apports ou les pertes obligatoires varient, le rein adapte le volume urinaire en conséquence. L’eau utilisée par l’organisme se trouve dans :
Le rein âgé perd son aptitude à concentrer les urines. Pour éliminer une même quantité de déchets, il consomme plus d’eau. C’est pourquoi pour maintenir le même équilibre hydrique, une personne âgée devrait boire plus.
Avec l’âge, la composition corporelle se modifie. Ce processus répond à des mécanismes hormonaux, mais également comportementaux et nutritionnels. La densité osseuse diminue davantage chez les femmes. La masse grasse augmente de 1,5 à 1,7 % tous les 10 ans et se multiplie par deux entre 20 et 85 ans. Ces procédés naturels induisent potentiellement une insulinorésistance, un syndrome métabolique, ou encore un risque cardiovasculaire.
La masse maigre, quant à elle, diminue, surtout à partir de 40 ans chez les hommes et de 50 ans chez les femmes. On compte en moyenne une perte d'environ 1,5 kg de masse musculaire par décade, ce qui représente une diminution de 15 % entre 35 et 85 ans. Cela conduit notamment à la diminution de la force musculaire, puis à un état de dénutrition et parfois à une perte d’autonomie.
La réduction de la masse des protéines musculaires entraîne également la perte de l’eau (intracellulaire et extracellulaire) qui y était liée. C’est pourquoi la quantité d’eau contenue dans le corps n’est plus que de 53 % à 70 ansen moyenne. Pourtant, par le passé, elle représentait 76 % du poids corporel chez le sujet nourrisson et 62 % du poids chez le sujet adulte à ses 25 ans (45 L en moyenne).
De fait, le sujet âgé (bien qu'en bonne santé) a moins de réserves d’eau que le sujet jeune. Une même perte d’eau est donc plus grave ! Elle rapproche rapidement du seuil de déshydratation et de ses complications possibles :
Si le milieu extracellulaire perd de l’eau par le biais de la diminution de la masse maigre, l'augmentation de la transpiration ou l'affaiblissement du rein qui concentre moins les urines va faire passer de l’eau de l’intérieur des cellules vers l’extérieur. Le cerveau est sensible aux variations d’eau ! Lorsque les cellules perdent de l’eau (déshydratation intracellulaire), les cellules nerveuses de l’hypothalamus commencent à se rétracter et transmettent le message au cerveau. Ce sont ces massages qui déclenchent d'ailleurs la sensation de soif.
La perception de la soif diminue avec l’âge - probablement par perte de sensibilité des osmorécepteurs et/ou des barorécepteurs. Cela conduit les personnes âgées à boire moins (d’autant plus si elles sont déprimées, démentes et/ou anorexiques). De plus, la crainte de l’incontinence urinaire limite souvent la prise de boissons. C'est pourquoi les troubles de l'hydratation sont extrêmement fréquents.
Dans d’autre cas, la déshydratation des personnes âgées peut être liée à une perte excessive en sels et en eau. C’est le cas lors des diarrhées, des vomissements ou de prise de diurétiques. Dans ces situations, la déshydratation prédomine dans le secteur extracellulaire et entraine :
Elle est principalement mesurable par la perte de poids rapide (2 à 3 kg en 2 jours). Le plus souvent, la déshydratation est globale (intracellulaire et extracellulaire) mais passe souvent inaperçue tant qu’un élément intercurrent (comme un syndrome confusionnel ou des troubles du comportement) ne se manifestent pas. La présence de pathologie associée (comme une insuffisance cardiaque ou une maladie neurologique) peut modifier les signes de déshydratation et rendre leur interprétation plus délicate. La prise de certains médicaments peut aggraver la déshydratation.
La prévention doit commencer par des changements de comportement, visant à conserver la composition corporelle.
🍳 Une alimentation avec des apports protéiques adaptés (1 g / kg / jour selon certaines études) permettrait de stimuler la vitesse de renouvellement protéique de façon satisfaisante.
🚶 L’exercice régulier a également un effet anabolisant et permet de freiner l’évolution de la perte musculaire. Ceci contribue à la préservation du secteur hydrique lié à la masse maigre et prépare une meilleure qualité de vie pour le troisième âge.
🥤 Stimuler les boissons (même sans soif) chez la personne âgée. Les besoins sont de 2,5 L d’eau totale par jour. La moitié est apportée par les boissons et l’autre moitié par l’eau des aliments. Plus les apports alimentaires diminuent, plus les besoins en boisson augmentent !
🔥 En cas de fièvre ou de forte chaleur, prévoir une augmentation de 300 à 500 mL par jour et mouiller de façon régulière le sujet avec un linge humide en le ventilant. Le refroidissement par évaporation est plus efficace que l’application de glace.
Oui : en adoptant plusieurs réflexes, il est possible de réduire les pertes d'eau inutiles :
La règle d’or est de prévenir la déshydratation avant l’apparition de tout signe clinique objectif. Le diagnostique clinique est souvent tardif et les signes n’apparaissent chez la personne âgée que pour des déshydratations avancées. La concentration des urines (rares ou trop concentrées) témoignent d’apports insuffisants. Toute perte de poids de plus de 2 kg en 3 jours ou une perte d’appétit est une alerte ! Surveillez également les troubles du comportement, de la fatigue, les délires ou l'agressivité : ils peuvent faire suspecter une déshydratation au même titre qu'une hypotension, une tachycardie ou des yeux enfoncés dans les orbites.
On parle alors d'un état d’urgence et il faut impérativement contacter un médecin. Une prise de sang permet de prouver la déshydratation et de calculer le déficit en eau. La réhydratation se fait selon la situation : par perfusion sous cutanée, intraveineuse ou par sonde gastrique en milieu médical.
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Auteur : Dr Brigitte DUFOUR - Mis à jour en avril 2020 par le Dr Juan Sebastian SUAREZ VALENCIA
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