Le dépistage du cancer du sein est un ensemble de méthodes permettant de détecter des anomalies dans le tissu mammaire avant qu'elles ne soient ressenties ou visibles. En France, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme et la première cause de décès par cancer. En 1994, la Direction générale de la santé (DGS) a mis sur pied un programme national de dépistage organisé du cancer du sein. Ce dernier a été généralisé à tout le territoire au début de l’année 2004.  

Le dépistage organisé du cancer du sein a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein. La détection précoce augmente les chances de guérison. En effet, elle permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie 5 ans après le diagnostic. Par ailleurs, les cancers détectés à un stade précoce nécessitent en général des traitements moins lourds et moins agressifs, avec moins de séquelles.

‍

Le programme de dépistage organisé du cancer du sein a pour cible les femmes âgées de 50 à 74 ans, sans symptômes et n’ayant pas de facteurs de risque particuliers autre que leur âge.  

Elles bénéficient d’un examen clinique des seins et d’une mammographie de dépistage tous les 2 ans, ainsi que d’une double lecture systématique en cas de cliché normal ou bénin. Toutefois, le dépistage peut aussi concerner les femmes à haut risque plus jeunes.

Les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein bénéficient d’un suivi spécifique adapté à leur situation, en lien avec leur médecin.

De ses 50 à ses 74 ans, chaque femme reçoit, tous les deux ans, un courrier de sa Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Ce courrier est une invitation qui renferme une liste de radiologues agréés dans le cadre du programme national de dépistage des cancers du sein.  

Par ailleurs, un espace d’information et d’accompagnement à la réalisation de tests de dépistage des cancers a été mis sur pied, afin de permettre aux femmes de décider ou non de se faire dépister, en toute connaissance de cause.  

Les femmes qui ne reçoivent pas le courrier les invitant à réaliser le dépistage du cancer du sein auprès d’un professionnel peuvent contacter le centre de coordination des dépistages de leur région ou l’assurance maladie.  

Le rendez-vous avec le radiologue agréé

Les femmes ont la possibilité de choisir un radiologue de la liste jointe à leur courrier, ou de prendre rendez-vous avec un radiologue en dehors de leur département de résidence.

Le jour du rendez-vous, il est important de prendre la carte vitale et le courrier d’invitation, car ce dernier permet d’être prise en charge à 100 %, sans avance de frais. En plus de ces deux documents, il est vivement recommandé aux femmes ayant déjà passé une mammographie de ramener leurs clichés le jour du rendez-vous.

Bon à savoir : les femmes qui ne sont pas ménopausées doivent prévoir de passer l’examen de dépistage dans les 15 jours suivant le début de leurs règles, car les seins sont moins sensibles pendant cette période.

‍

La mammographie est une radiographie des seins qui utilise des rayons X à faible dose. Elle est réalisée grâce à un appareil appelé mammographe. Elle est réalisée par un manipulateur en radiologie. Le mammographe permet d’obtenir des images de l’intérieur du sein. Les seins sont placés l’un après l’autre entre deux plaques qui se resserrent et les compriment. Cette compression est nécessaire pour garantir la qualité des clichés.

Le radiologue réalise ensuite un examen clinique des seins, en les observant et en les palpant, afin de repérer toute anomalie qui serait non détectable par le mammographe.

La lecture des clichés permet ensuite au radiologue soit de réaliser des clichés d’agrandissement en vue d’affiner la lecture des images, soit d’effectuer des examens complémentaires, comme une échographie.

Même si les clichés de la mammographie et l’examen clinique ne montrent pas d’anomalie, une seconde lecture est néanmoins faite par un autre radiologue, par sécurité.

Dans le cas où une anomalie est détectée (dans 90 cas sur 1 000), il s’agit la plupart du temps d’une anomalie bénigne qui nécessitera simplement une surveillance à court terme. Si l’anomalie est suspecte ou indéterminée, d’autres examens vont être nécessaires. Il s’agit entre autres :

• d’une tomosynthèse ;

• d’une IRM mammaire ;

• d’une microbiopsie échoguidée ;

• d’une nouvelle mammographie.

Lorsqu’un cancer est diagnostiqué (dans 7 cas sur 1 000), les femmes atteintes sont orientées par leur médecin vers une équipe pluridisciplinaire spécialisée en cancérologie, pour un accompagnement personnalisé comprenant un appui psychologique.

Bon à savoir : avant de passer une mammographie :

• n’appliquez ni crème, ni poudre, ni parfum, ni déodorant sous les aisselles ou sur les seins : ces produits gênent parfois la réalisation de l’examen et l’interprétation des résultats ;

• habillez-vous de façon à pouvoir enlever seulement le haut de votre tenue.

• évitez de porter des bijoux.

Auto-examen des seins

Il est recommandé aux femmes de se familiariser avec l'aspect et la texture de leurs seins, afin de détecter toute anomalie. Toutefois, l'autopalpation ne remplace pas le dépistage.

Entre deux mammographies, il est conseillé de surveiller ses seins et de consulter en cas de :

• boule ou grosseur dans un sein ou une aisselle ;

• rougeur ou aspect irrégulier « peau d’orange » de la peau des seins ;

• rétractation au niveau du mamelon ;

• écoulement anormal.

‍

La prévention primaire du cancer du sein consiste à éviter l'exposition aux agents cancérogènes identifiés et à des facteurs de risque comme :

• le tabagisme ;  
• la consommation d’alcool ;
• les traitements hormonaux substitutifs pour les femmes ménopausées (pris au long court) ;  
• le soleil ;
• les rayonnements ionisants ;
• le surpoids et l'obésité.

‍

Comme tout examen médical, la mammographie présente quelques limites et risques. Parmi ceux-ci, on peut citer :

• les faux positifs : certains tests peuvent détecter des anomalies qui ne sont pas cancéreuses, et entraîner ainsi des examens supplémentaires ou des biopsies inutiles ;
• les faux négatifs : dans de rares cas, un cancer peut être présent mais ne pas être détecté lors de la mammographie ;
• la radiation : même si la dose de radiation est faible, l'exposition répétée aux mammographies peut, à long terme, augmenter légèrement le risque de cancer ;
• l’anxiété : l'attente des résultats ou un test supplémentaire peut générer de l’anxiété chez certaines femmes.

L’avis des experts de MédecinDirect sur le dépistage du cancer du sein : Le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les 2 ans, de 50 à 74 ans. Il permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer, avant l’apparition de symptômes. Si vous pensez être plus à risque de cancer du sein, d’autres modalités de dépistage peuvent être proposées. Il vous est aussi recommandé de faire examiner vos seins (observation et palpation) au moins une fois par an par votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme, et de rester attentive à des modifications qui seraient inhabituelles : apparition d’une boule, modification de la forme ou de l’aspect de vos seins, du mamelon ou de l’aréole.

‍

SOURCES :

• Institut national du cancer : le lien

• Assurance maladie : le lien

• Santé publique France : le lien

• Haute autorité de Santé : le lien

‍