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Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ?
Caractéristiques du pervers narcissique
Impacts sur la victime
Reconnaître un pervers narcissique
Se protéger et se libérer d'un pervers narcissique
Les différentes formes de pervers narcissiques
La prévention : Comment éviter les pervers narcissiques
La prise en charge du pervers narcissique
Le terme de pervers narcissique a fait son essor à la fin du Xxème siècle, en 1986, dans l’ouvrage du psychanalyste Paul-Claude Racamier. Aujourd’hui, dès que quelqu’un a des comportements toxiques, on a tendance à parler de pervers narcissique, quitte à démocratiser le terme et à en perdre son véritable sens. Si ce terme ne revêt pas de réalité psychiatrique, il cache un profil de manipulateur qui a pour but d’exercer une véritable emprise sur sa victime. Alors, qu’est-ce que le pervers narcissique ? Comment le reconnaître ? Peut-on le soigner ?
Dans l’ouvrage de Paul-Claude Racamier, le terme de « perversion narcissique » désigne « la propension active du sujet à nourrir son propre narcissisme aux dépens de celui d’autrui ». Cette définition primaire a ensuite été reprise puis étayée par d’autres psychologues ou professionnels de la santé mentale.
Aujourd’hui, ce terme décrit une personne qui exercice une manipulation mentale sur un autre individu pour exercer son emprise. Cette volonté pathologique de manipuler l’autre est fondé sur deux troubles de la personnalité qui existent dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, à savoir :
Il est très important de comprendre le phénomène de pervers narcissique, en particulier pour les futures victimes. Plus vite on parvient à comprendre que l’on est dans une situation d’emprise psychologique, plus vite on pourra mettre en place des plans pour sortir de la relation. En effet, bien souvent, le pervers narcissique, plus souvent un homme, exerce sa perversion sur sa compagne. Plus la relation est longue, plus il est difficile d’en sortir, tant d’un point de vue matériel que psychologique.
En revanche, le pervers narcissique lui-même ne se rend pas compte qu’il a besoin de soins psychologiques. Il sera donc plus difficile de le remettre en question. Dans la plupart des cas, cela sera vain.
C’est donc pour la victime qu’il est important de comprendre ce phénomène pour partir de l’emprise.
Le PN se caractérise d’abord par un narcissisme pathologique. Son ego est démesuré. Il se sent supérieur à tout le monde, tant sur le plan physique qu’intellectuel. D’ailleurs, il a tendance à exagérer ses réussites pour se valoriser. Il va accentuer son ascension professionnelle et sociale, tout en vantant ses compétences et ses qualités.
Cette auto-mise en valeur permet d’attirer sa proie qui sera admirative face à ce profil si parfait.
Par ailleurs, ce narcissisme cache souvent un vide existentiel profond que le PN ne parvient pas à combler autrement qu’en se nourrissant de sa victime.
Le pervers narcissique est un professionnel de la manipulation. Il se place souvent en position de victime, notamment vis à vis de sa proie. Il projette sur elle ses propres caractéristiques, ce qui lui permet de garder le contrôle.
Une autre caractéristique du PN est qu’il manque d’empathie. Il se sent supérieur aux autres et, malgré ses dires, il n’a aucun principe moral. Il n’est attiré que par le pouvoir, l’argent et le succès.
Il cherche à isoler sa victime pour la faire souffrir et se nourrir de cette souffrance.
Comme nous l’avons vu précédemment, le PN possède 2 discours :
Cette dualité est extrêmement difficile à vivre pour la victime qui se sent perdue et qui ne sait pas quelle est la véritable personnalité du pervers narcissique.
Le pervers narcissique fait constamment du chantage affectif, surtout lorsqu’il sent que sa victime a compris qui il était vraiment, afin de la faire culpabiliser. Il sort des phrases telles que :
Ces méthodes de chantage affectif peuvent provoquer du stress et de l’anxiété, voire un état dépressif chez la victime.
Toutes ces techniques de victimisation, de manipulation et de culpabilisation permettent au PN de garder le contrôle et la domination sur sa victime, afin que cette dernière reste avec lui.
Les impacts sur la victime sont nombreux. Ils sont aussi bien psychologiques que physiques.
Lorsqu’on fait face à un PN, on perd l’estime de soi à cause de la manipulation mentale. La victime est déstructurée psychologiquement. Elle ne sait plus ce qu’il faut croire. En effet, l’identification projective fait semer le doute et la victime est rongée par la culpabilité. Elle n’a plus de repères et peut même douter de sa santé mentale. Elle peut croire qu’elle est elle-même devenue perverse.
À force d’être culpabilisée, isolée, violentée psychologiquement ou physiquement, l’estime de soi est complètement détruite.
La victime est volontairement isolée par le pervers narcissique. A cause de la manipulation et de la culpabilisation menées par le PN, la victime n’ose plus agir sans le consentement du pervers. Elle ne peut plus voir ses amis, sa famille, à cause des menaces et du chantage du PN. Cela provoque un isolement social profond.
Ce dernier peut d’ailleurs mener sur une phobie sociale, même après s’être séparé du pervers narcissique. On peut en effet adopter des stratégies d’évitement par peur de rencontrer un potentiel pervers.
Le syndrome de Stockholm désigne le fait qu’une victime soit attachée et empathique vis à vis de son bourreau, à tel point qu’elle puisse comprendre et adopter le point de vue du PN. Cela est notamment du au fait que le pervers use de manipulation puissante.
Ce syndrome est la raison pour laquelle les victimes ont beaucoup de mal à se détacher de leur relation et ne parviennent pas à partir. C’est pourquoi cette relation d’emprise peut être si complexe à comprendre et surtout, à faire comprendre aux autres.
À cause du stress post-traumatique provoqué par la manipulation, la culpabilisation et l’état de détresse, la victime est en mode survie. L’insomnie et les troubles du sommeil font partie de ce mode de survie naturel.
La victime est dans la peur constante et l’intellectualisation constante, si bien qu’elle ne peut plus trouver le sommeil.
Le stress est une réponse physiologique normale qui se manifeste en cas d’impression de danger imminent. Mais lorsqu’on est dans une relation avec un pervers narcissique, le stress est constant. Aussi, les symptômes du stress peuvent être dangereux sur le long terme. Il peut entraîner des problèmes cardiovasculaires, respiratoires, mais surtout, il peut mener tout droit à la dépression.
Le stress et la détresse peuvent provoquer des manifestations psychosomatiques :
De nombreux signes d’alerte, tant par rapport au bourreau qu’à la victime, peuvent alerter l’entourage.
La victime n’est plus elle-même, elle s’éloigne de ses proches, de ses amis et même de sa famille. Elle tombe dans un état de tristesse ou de stress profond, voire en état dépressif. L’entourage ne reconnaît plus la victime.
En général, un pervers narcissique n’a pas qu’une seule victime. Souvent, il peut être intéressant de contacter les anciens amis ou les anciennes relations amoureuses de quelqu’un dont on soupçonne être un pervers narcissique pour savoir si des témoignages peuvent valider nos hypothèses.
Le pervers narcissique peut être facile à démasquer lorsqu’on a des doutes. En effet, ce dernier est souvent incohérent dans son discours. Du fait de sa dualité sociale et intime, il est indispensable de savoir comment le PN se comporte dans le privé et dans la sphère sociale. S’il est incohérent, il faut se poser des questions.
Le cas de figure le plus commun est le pervers narcissique dans une relation amoureuse. Ce dernier est le plus souvent, un homme, mais les femmes peuvent elles aussi avoir une personnalité de PN :
Le pervers narcissique, dans le cadre de la famille, peut être facilement reconnaissable :
Dans le milieu professionnel, le pervers narcissique est charmeur, séducteur et surtout très intelligent. Il n’a que des qualités quand on le rencontre. Mais dès que le masque tombe, on voit qu’il manque cruellement d’empathie vis à vis de ses collègues, il ne peut pas gérer ses frustrations et pique des crises.
Le PN a souvent un statut social élevé. Il est souvent manager, chef, etc. Il critique et dévalorise les collègues et les collaborateurs. Il fait passer des messages implicites aux autres pour les faire culpabiliser ou stresser.
Le PN est contradictoire dans la sphère professionnelle. Il rejette toujours les torts sur les autres, même s’il est le premier à hausser le ton. Il accuse toujours l’autre d’avoir commencé.
Le premier pas pour se libérer d’un pervers narcissique est de prendre conscience qu’on est victime. Cela est généralement difficile car même lorsque les proches le disent, on ne veut pas être une victime et on ne veut pas se rendre compte de la réalité, bien qu’on la connaisse. En effet, on a tendance à se refermer dans notre bulle, même si cela nous met en danger.
Il est indispensable de pouvoir trouver du soutien auprès de ses proches. Ce n’est pas pour rien que le PN essaie d’isoler sa victime afin qu’elle n’ait pas de contact avec les autres. Ces derniers représentent un danger pour lui. Ils peuvent le démasquer.
Ainsi, en trouvant du soutien auprès des autres, on trouve la force de s’en sortir.
Les amis et la famille sont votre première aide si vous êtes dans une relation toxique avec un PN. L’idéal est de fuir chez vos amis ou votre famille si vous vivez avec le pervers narcissique, afin de trouver un endroit de paix, dans lequel vous serez entouré et que vous pourrez avoir du recul sur la situation.
Bien souvent, le soutien de la famille et des amis ne suffit pas pour s’en sortir. L’idéal est de trouver des associations et des groupes de soutien de personnes qui vivent ou qui ont également vécu une relation avec un PN.
Le fait de suivre les conseils d’autres victimes et de s’entraider avec celles-ci vous permettra de trouver la force d’agir.
Si vous souhaitez rester dans la relation avec un pervers narcissique, il faudra imposer des limites et surtout, demander à la personne d’être suivi psychologiquement.
Mais dans la plupart des cas, les pervers narcissiques n’avoueront pas qu’ils ont un problème psychologique et qu’ils sont des bourreaux. Mieux vaut donc quitter la relation si cela est nécessaire et que le PN ne parvient pas à comprendre ses torts.
Une fois que vous êtes parti de la relation toxique, la première étape, c’est-à-dire la plus complexe, est passée. Mais la reconstruction est toute aussi compliquée et importante. Pour ce faire, il faudra être suivi par un psychologue voire un psychiatre, pour lutter contre l’anxiété, le manque d’estime de soi, le stress post-traumatique, voire la dépression.
Il peut y avoir différents profils de pervers narcissiques. On en recense 3 principaux :
Le pervers narcissique manipulateur utilise surtout des méthodes de manipulation psychologiques et mentales pour renfermer son piège sur la victime. Il utilise :
En cas de conflit, si la victime parvient à trouver la force d’entamer une dispute et de se plaindre la situation, le manipulateur peut :
La première caractéristique du pervers narcissique séducteur, c’est qu’il semble parfait, tant physiquement qu’intellectuellement et moralement. Il a une attirance irrésistible, à tel point que personne ne pourrait refuser ses avances. C’est l’homme parfait, pourquoi ne pas lui faire confiance ?
Le pervers narcissique séducteur est lui aussi manipulateur. Il jour le chaud froid dans sa relation. Il séduit puis disparaît, devient odieux, puis se remet à séduire, puis laisse la victime dans le silence, etc.
Ce cercle vicieux fait rentrer la victime dans une remise en question et dans une détresse émotionnelle et affective.
Le pervers narcissique punitif joue avec la peur de sa victime. Il lui donne des ultimatums et fait constamment des menaces, avec en conséquence des représailles qui sont des violences, physiques ou psychologiques, ou alors des actions désagréables : « si tu ne rentres pas à telle heure, je m’en vais. », « si tu ne restes pas avec moi ce soir je te trompe. »… La victime est donc coincée dans une spirale où elle pense que s’il arrive quelque chose de mal, c’est sa faute.
La punition du pervers narcissique et punitif est donc psychologique. La victime pense que c’est à elle d’agir, ou plutôt de ne pas agir, pour maintenir le bien-être de sa relation avec le pervers narcissique. Mais en réalité, le PN punit sa victime grâce aux menaces psychologiques qui l’empêchent d’avoir son libre arbitre.
La victime peut alors vivre une situation de stress et d’anxiété constants et peut même sombrer dans une dépression ou un délire psychologique, doutant de sa propre identité et de ses propres volontés.
De manière générale, les pervers narcissiques ont tendance à s’attaquer à des proies considérées « plus faibles », c’est-à-dire des personnes trop gentilles, bienveillantes, qui n’ont pas confiance en elles. Aussi, on peut éviter les PN en travaillant sur soi.
En premier lieu, il faut apprendre à s’affirmer, à faire ses propres choix, à être indépendant et savoir ce que l’on veut. On peut également apprendre à détecter les personnes narcissiques et s’en éloigner volontairement.
Ensuite, il faut connaître ses propres limites, qu’elles soient sociales, familiales ou amoureuses. Il faut apprendre à savoir dire non et à exprimer ses limites à l’autre. Si ce dernier ne les respecte pas, c’est un bon indice qu’il faut l’éviter.
Il faut toujours se méfier des gens qui aiment attirer l’attention sur eux, qui se moquent des autres derrière leur dos, qui prônent leurs valeurs et leurs principes.
Il faut également se méfier des gens qui ont l’air trop parfaits mais qui, à la moindre frustration, perdent le contrôle.
En bref, il faut éviter les gens qui commencent à montrer les prémisses des signes précédemment cités dans la partie 1. Quand l’ébauche d’un PN commence à se dessiner, il faut fuir.
Parfois, on ne sent pas les gens, malgré l’apparence parfaite et le discours qui colle parfaitement à ce qu’on a envie d’entendre. Si vous vous dîtes qu’il y a quelque chose qui ne colle pas, suivez votre intuition.
La prise en charge du pervers narcissique est extrêmement compliquée. En effet, de manière générale, le PN se satisfait totalement de sa situation et ne sait parfois même pas qu’il a un problème. Tout ce qui l’intéresse, c’est de se nourrir de la détresse des autres. Mais dans certains cas, il est possible de prendre en charge le PN.
Pour soigner le trouble de la personnalité narcissique dont « souffre » le PN, il doit voir un psychologue. Le problème, c’est qu’il est loin d’être facile de lui suggérer de consulter. Mais si vous y parvenez, que l’autre est réceptif et qu’il accepte de consulter, il y a une chance que ce dernier puisse changer.
Vous pouvez d’ailleurs prendre rendez-vous en ligne pour plus de simplicité.
Il est possible de réaliser une psychothérapie avec une approche psychanalytique. En essayant de trouver des réponses dans son histoire et dans son passé, il y a une chance que cela puisse aider le PN à se détourner de ses comportements toxiques. Mais c’est très rare.
La thérapie comportementale et cognitive est une technique de psychologique qui vise à modifier les pensées négatives et les comportements problématiques grâce à des actions et des solutions psychologiques.
Le problème est que cette thérapie ne peut fonctionner que si le patient est ouvert au changement. Si ce n’est pas le cas et c’est souvent le cas chez les PN, la thérapie n’aura aucun fonctionnement.
La plupart du temps, le PN résiste aux traitements psychologiques pour 2 raisons :
La plupart du temps, le pervers narcissique nie le problème. De son point de vue, le PN n’est pas toxique, il ne manipule pas et il a simplement confiance en lui. C’est les autres qui ont un problème avec lui. Dans ce cas, le thérapeute ne pourra pas faire grand-chose.
Dans d’autres cas, le PN va accepter de voir un thérapeute mais il va le manipuler, comme toutes ses victimes. Ainsi, le psychologue va croire les paroles du pervers narcissique et le traitement ne servira encore une fois, à rien.
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser