Dysphasie : comprendre et gérer les troubles du langage

Dysphasie
Un médecin est disponible maintenant
Vous souhaitez l'avis d'un médecin ?
Consulter un médecinJe consulte
Consultations remboursées
Ordonnances valables en pharmacie
Médecins généralistes et spécialistes

La dysphasie est un trouble neurodéveloppemental du langage qui affecte la compréhension et/ou l’expression d’un message verbal. La dysphasie persiste tout au long de la vie, mais ses manifestations varient d’un individu à un autre et son degré de sévérité peut changer.

Besoin d'un avis médical ?
Un médecin est disponible pour vous 24/7 en téléconsultation
trigger

Qu'est-ce que la dysphasie ?

Le trouble développemental du langage ou dysphasie est un trouble primaire du langage oral qui affecte la capacité à comprendre ou à produire la parole. Elle est causée par une lésion cérébrale, généralement dans l'hémisphère gauche du cerveau, qui est responsable du langage.  

La dysphasie peut toucher différents aspects du langage tels que :

  • la compréhension du langage ;  
  • la production de phrases grammaticalement correctes ;  
  • la recherche de mots ;
  • la programmation et la production de sons ;
  • la fluidité de la parole.

Ce trouble touche environ 2 % de la population en France. Selon une étude menée par l’Inserm en 2015, les garçons seraient plus touchés par ce trouble (environ 2 à 3 garçons pour une fille). La dysphasie est souvent associée à d’autres troubles tels que la dyslexie, la dysorthographie, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ou encore les troubles d’acquisition de la coordination (TAC ou dyspraxie).

Bon à savoir : La dysphasie un est trouble spécifique qu’il faut différencier du retard de langage. Elle s’observe chez des enfants d’intelligence normale, sans aucune déficience intellectuelle.  

Les signes de la dysphasie

La dysphasie est reconnaissable grâce à certains de ces signes visibles chez l’enfant concerné :

  • il a du mal à se faire comprendre et à trouver ses mots ;
  • il parle peu ;
  • il ne pose presque pas de questions ;
  • il s’exprime en phrases courtes, en style télégraphique (pas plus de trois mots) ;
  • il se comporte comme s’il entend mal ;
  • il ne répond pas à son prénom vers 18mois-2 ans ;
  • il ne répond pas à des ordres simples ;
  • il a du mal à exprimer ce qu’il ressent, ce qu’il veut et ce qu’il pense ;  
  • il montre, mime, mais ne parle pas ;
  • il existe un grand décalage entre sa compréhension et son expression orale ;
  • les compétences linguistiques stagnent malgré la scolarisation.

Les répercussions

Les personnes atteintes de dysphasie ont du mal à transmettre aisément des informations, des sentiments, ou encore à raconter des histoires, à réciter des leçons. Elles rencontrent des difficultés à effectuer des restitutions orales. Cela peut avoir des répercussions dans leur quotidien :

  • difficultés dans la communication ;
  • difficultés d’apprentissage ;
  • difficultés d’intégration ;
  • risque d’isolement ;
  • mauvaise estime de soi ;
  • développement de troubles du comportement.

Selon l’Assurance maladie, la dysphasie est la forme la plus sévère des retards de langage et représente 1 % de l’ensemble des troubles de l’expression orale.

Dysphasie : Obtenez des conseils pour un accompagnement personnalisé
Consultez un médecin pour recevoir un avis et des recommandations pour aider votre enfant à progresser.

Les types de dysphasie et leurs symptômes

Il existe différents types de dysphasie ayant chacun des symptômes associés. Ils sont classés en fonction des zones cérébrales lésées et des troubles du langage spécifiques.

La dysphasie phonologique-syntaxique

Elle se caractérise par :

  • une hypospontanéité : l’enfant parle peu spontanément et s’exprime uniquement avec des phrases courtes ; $un trouble phonologique ;
  • un trouble phonologique ;
  • un vocabulaire restreint, mais accessible ;
  • des difficultés à produire des sons verbaux et à produire des gestes, puis à les enchainer (troubles praxiques oro-faciaux) ;
  • des difficultés à associer des mots (trouble de l’encodage syntaxique). Ces enfants sont dits « agrammatiques » et utilisent un style télégraphique.

La dysphasie phonologique

Ici, les difficultés sont principalement expressives :

  • défaut d’intelligibilité ;
  • bonne compréhension verbale ;
  • langage informatif ;
  • troubles praxiques oro-faciaux ;
  • difficultés au niveau des enchainements (troubles de la concaténation) ;
  • possibilité de difficultés graphiques et de troubles visuo-constructifs.

La dysphasie réceptive

En ce qui concerne la dysphasie réceptive, les troubles se situent nécessairement au niveau du décodage :

  • trouble phonologique : difficulté à différencier certains sons, absence d’image auditive claire et précise ;
  • trouble de l’expression syntaxique : le langage devient dyssyntaxique en situation dirigée ;
  • manque de mot, aussi bien en situation dirigée qu’en spontanée ;
  • trouble important de la compréhension ;
  • langage peu informatif : discours incohérent et redondant.

La dysphasie mnésique ou lexicale-syntaxique

Ici l’on note :

  • une absence d’hypospontanéité ;
  • une absence de trouble phonologique ;
  • une absence de troubles oro-faciaux ;
  • un manque du mot ;
  • un trouble de l’expression ;
  • un trouble de la compréhension.

La dysphasie sémantique-pragmatique

Elle est plus notée en situation dirigée. Ici l’enfant :

  • fait un choix de vocabulaire adéquat ;
  • a un trouble de la compréhension ;
  • a un trouble de l’informativité.
Bon à savoir : malgré leurs difficultés, les enfants dysphasiques n’ont pas de problème relationnel et aspirent, comme tout le monde, à communiquer avec les autres.

Causes et diagnostic de la dysphasie

Causes

Les véritables causes de la dysphasie ne sont pas connues. Toutefois, il est évident, selon certaines études, que la dysphasie n’est due ni à un trouble psychiatrique, ni à un trouble neurologique, encore moins à un déficit intellectuel ou à une malformation de la bouche.

La dysphasie pourrait être causée, selon des études, par une anomalie cérébrale due à un dysfonctionnement de certaines structures du cerveau. D’autres études évoquent les facteurs génétiques. Les enfants auraient donc plus de chance d’être dysphasiques si des membres de leur famille le sont.

H3 Les personnes à risque

Même si les causes de la dysphasie ne sont pas clairement définies, certaines catégories de personnes sont considérées comme étant à risque :

  • les personnes atteintes d’épilepsie ;
  • les personnes ayant des membres de leur famille atteints de troubles de l’apprentissage ou du langage ;
  • les personnes atteintes d’un autre trouble Dys.

Diagnostic

Le diagnostic de la dysphasie est multidisciplinaire, car il est nécessaire d’écarter d’autres facteurs avant de se prononcer de façon définitive :

  • l’audiologie : une évaluation en audiologie est importante pour écarter la présence d’une surdité totale ou partielle ;
  • l’orthophonie : la consultation orthophonique permet de diagnostiquer le trouble développemental du langage et de préciser le profil langagier du patient. Cela permettra à l’orthophoniste de lui proposer un programme d’intervention adapté ;
  • la neuropsychologie : l’évaluation ici permettra de préciser le profil cognitif complet de l’enfant et d’écarter d’autres troubles comme une déficience intellectuelle légère (DIL), un trouble du spectre de l’autisme, un trouble psychoaffectif, un mutisme sélectif, un TDA/H ou tout autre trouble neurologique.

L'association Avenir Dysphasie a établi divers critères pouvant évoquer la dysphasie chez l'enfant, en fonction de son âge. Ainsi, plusieurs cas de figure peuvent être relevés aussi bien par les parents que par les enseignants :

  • Si, la première année, l'enfant est silencieux et n'a pas d'activité d'échange (regard, posture, mimiques, sourire, gestes, etc.) ;
  • Si, à l'âge de 18 mois, il ne dit pas de mots qui ont une signification (papa, maman, boire, donne, etc.) ;
  • Si, à 24 mois, il ne dit pas de phrases significatives de 2, 3 ou 4 mots ;
  • Si, à 3 ans, il a une parole inintelligible et que seuls les membres de sa famille le comprennent ;
  • si, par la suite, il ne pose pas de questions, n'utilise pas le langage pour communiquer, est incapable d'exprimer des demandes et ne comprend pas ce qu'on lui dit, sauf si c'est accompagné de gestes.
Bon à savoir : l'âge habituel du diagnostic se situe autour de 5 ans. Toutefois, il est important de dépister dès l'âge de 3 ans, en vue d'une prise en charge précoce.

Troubles du langage chez l’enfant ? Consultez en ligne
Prenez rendez-vous avec un médecin pour discuter des symptômes de la dysphasie et explorer les options de traitement.

Prise en charge de la dysphasie

Interventions orthophoniques

L’orthophoniste est le principal acteur pour la rééducation de l’enfant dysphasique. Il assure sa prise en charge en élaborant un programme d'exercices personnalisés pour améliorer les compétences langagières. La thérapie peut porter sur la compréhension du langage, la production de la parole, la recherche de mots et la fluidité de la parole. Pour cela, le spécialiste pourra :

  • développer les compétences auditivo-verbales, lexicales et syntaxiques de l’enfant ;
  • mettre en place un code de communication avec des pictogrammes, une mimogestualité ;
  • travailler la conscience phonologique de l’enfant ;
  • proposer des activités ayant trait à la syntaxe ;
  • proposer des activités pour faciliter l’articulation.

La rééducation orthophonique peut être associée à une prise en charge par d’autres spécialistes comme un psychomotricien, un psychologue, un orthoptiste, un ergothérapeute.

Bon à savoir : la rééducation orthophonique ne « guérit » pas l’enfant, mais l’aide à compenser ses déficits.

Aides et technologies de soutien

En plus de l'orthophonie, il existe différents outils et méthodes de communication qui peuvent aider les personnes atteintes de dysphasie :

  • le MAKATON, un programme de communication basé sur le visuel, mis au point depuis 1973 ;
  • les aménagements pédagogiques qui incluent un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) et qui peuvent être consultés directement sur le site du gouvernement ;
  • les technologies d'assistance à la communication (TAC) : elles regroupent des applications de communication et des dispositifs d’aide à la parole qui facilitent la communication au quotidien.

Un médecin est disponible maintenant

Vivre avec la dysphasie

En cas de dysphasie, la famille joue un rôle primordial dans la rééducation de l’enfant. Pour soutenir une personne atteinte de dysphasie, il est important de créer un environnement de communication adapté en :

  • suivant les conseils des spécialistes (ergothérapeute, orthophoniste, etc.) ;
  • incitant l’enfant à pratiquer des activités physiques ;
  • proposant des activités créatives de manipulation, tout en simplifiant les consignes au maximum ;
  • l’encourageant à utiliser un ordinateur s’il lui est difficile d’écrire ;
  • consultant les fiches pratiques sur CléPsy. Celles-ci renferment des conseils, notamment sur la psychomotricité ;
  • participant le plus possible aux réunions fixées par l’équipe éducative ;
  • l’accompagnant dans des groupes de soutien ou vers des programmes éducatifs spécialisés, ou encore les associations professionnelles. Une liste de ces associations peut être consultée sur le site de la Fédération française des Dys ;
L’avis des experts de MédecinDirect sur la dyspraxie : La dysphasie est un trouble du langage qui peut avoir un impact significatif sur la vie d'une personne. Il n’existe aucun moyen de prévenir la dysphasie. Toutefois, si elle est prise en charge très tôt, l’enfant a plus de chance de suivre une scolarité normale, d’améliorer ses compétences langagières et de vivre une vie pleine et productive.

SOURCES :

  • Fédération française des DYS : le lien
  • Passeport santé : le lien
  • Association Avenir Dysphasie France : le lien
  • Association québécoise des neuropsychologues : le lien
  • Assurance maladie : le lien

Vous suspectez une dysphasie chez votre enfant ?
Consultez un médecin en ligne pour discuter des symptômes et obtenir des conseils pour un diagnostic précoce.
Retrouvez aussi nos conseils santé sur Youtube