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Le burn-out : qu'est-ce que c’est ?
Quelles sont les causes d’un burn-out
Quels sont les signes du burn-out ? Comment le diagnostiquer ?
Les symptômes du burn-out
Les conséquences d’un burn-out
Évolution et complication possible
Comment votre médecin peut-il vous aider à gérer un burn-out ?
Différents traitements du burn-out
Protection et prévention du burn-out
Prise en charge du burn-out en France
« Le travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une médecine du travail ! » disait Coluche. Et vous comment ça se passe au travail ? Au 21e siècle, tout un chacun peut être touché par des troubles de santé liés au travail.
Le syndrome d’épuisement professionnel (burn-out), d'épuisement par l’ennui (bore-out - de l’anglais to bore : ennuyer), de lassitude ressentie par un travailleur qui ne trouve pas de sens à son travail (brown-out - de l’anglais "coupure de courant") ... Mais quel est donc ce mal qui nous touche ?
En vingt ans, le burn-out est passé de l'ombre à la lumière. Sa prévalence est passée de 2,3 % à 3,1 % entre 2007 et 2012. L’OMS a étoffé sa définition dans la CIM-11, comme « un syndrome (…) résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été correctement géré ». Il s'articule comme un triptyque avec un sentiment de manque d’énergie, un retrait vis-à-vis du travail, des sentiments de négativisme, une perte d’efficacité professionnelle. Le burn-out n’est pas considéré comme une maladie professionnelle, mais sous certaines conditions, la sécurité sociale peut le considérer en tant que tel.
Depuis le début des années 1990, la fréquence des problèmes de santé psychologique au travail augmente de façon alarmante. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les effets du stress chronique sur la santé mentale des travailleurs se manifestent surtout dans les pays industrialisés. Les explications qu’on peut donner à la survenue de ces phénomènes sont sous étude depuis plusieurs années.
Un article concernant la motivation et la créativité définit comme importants les points suivants qui sont des facteurs à surveiller :
Le syndrome, qui par le passé touchait surtout les salariés dont l'activité impliquait un contact relationnel important (tel que les métiers du social comme les soignants ou policiers), touche depuis dix ans toutes les catégories professionnelles.
34% des salariés seraient en burn-out dont 13% en burn-out sévère.
Les signes annonciateurs du syndrome d'épuisement professionnel (burn-out) sont désormais identifiés par de nombreuses études, dont celle de la psychiatre Guiho-Bailly. Il ne s'agit pas d'une fatigue professionnelle passagère, comme celle que nous connaissons tous après un surcroît d'activité. Le burn-out est un processus lent (très lent parfois), qui présente divers degrés de gravité et connaît parfois des rebonds.
Voici les 5 occurrences qui doivent absolument vous alerter :
Parmi les constantes du syndrome, on retrouve toujours un sommeil qui n'est plus réparateur et "l'hyperactivité compensatrice", comme le rappelle Marie Pézé, docteur en psychologie, psychanalyste, expert auprès de la Cour d'Appel de Versailles.
S'en suivent toute une série d'autres signes comme l'irritabilité, le déni face à la situation de surmenage, des douleurs corporelles, une augmentation de la consommation de substances nocives et addictives (tabac, alcool, drogues...), un épuisement sur le plan émotionnel, l‘adoption de comportements à risque...
Vous y êtes : votre travail a perdu tout son sens et vous êtes en plein conflit de valeurs : vous faites un burn-out. Il est grand temps d'aller consulter votre médecin et des thérapeutes spécialisés dans le domaine pour vous accompagner sur le chemin de la reconstruction... Vous devrez alors passer par tout un tas d'étapes très précisément décrites dans une récente étude de l'Institut National de Recherche et de Sécurité.
Le diagnostic du burn-out est complexe. Ses manifestations sont propres à chacun d'entre nous (stress, tristesse ou absence totale d'émotion), et peuvent se rapprocher d'autres troubles psychiques ou maladies. Les symptômes s'installent progressivement, souvent de manière insidieuse.
Les principaux symptômes sont d'ordre :
Les conséquences d’un burn-out sont chez l'employé :
Le burn-out a un impact sur la vie familiale et sociale de la personne touchée. Être en arrêt de travail pour burn-out induit aussi la dégradation de la situation financière (coût de certains traitements et perte de salaire). Il est donc essentiel comme le rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS) de "faire le bon diagnostic et de proposer une prise en charge personnalisée".
Le burn-out a également des conséquences indirectes tel qu’un sérieux impact sur l'entreprise : la baisse de productivité ou l'absentéisme qui en découlent sont généralement de longue durée et coûtent cher à l’entreprise. Dans le pire des scenarii, le burn-out peut conduire jusqu'à l'incapacité totale de travail voire jusqu'à un changement radical d'orientation professionnelle (et donc la perte d'un employé). Il s'agit donc d'un véritable enjeu économique pour les entreprises et le système social, puisque d'après l'INRS : « le coût social du stress professionnel est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros ».
Bien que son diagnostic soit compliqué, le burn-out suit et s'inscrit dans un schéma bien particulier que l'on retrouve chez tous les sujets atteints du syndrome : ce sont des personnes très enthousiastes qui font preuve d'un grand engagement, d'une forte implication au travail, très consciencieuses et qui ont des attentes professionnelles très importantes voire parfois irréalistes.
Le burn-out résulte d’une anomalie dans le rapport du sujet avec son travail : ne s'accordant pas suffisamment de régénération ni de tranquillité, le travailleur ultra perfectionniste et bien souvent ultra empathique s'identifie presque exclusivement avec son travail et lui confère une priorité de premier rang. Il attend de lui-même une performance optimale et se tient sous contrôle permanent pour atteindre ses objectifs.
Attention toutefois à ne pas oublier que les conditions de travail modernes (la culture du résultat, la surcharge de travail, l'individualisme de nos sociétés...) ont aussi de lourdes conséquences et favorisent le risque de burn-out.
Engagement, enthousiasme et grandes attentes professionnelles bercées d'idéalisme. Sans limites, le sujet se donne pleinement, persuadé qu'il va facilement atteindre les objectifs qu'il s'est personnellement fixés.
Apparition des premiers signes de fatigue auxquels aucune attention n'est apportée. Peu à peu, la fatigue s'accumule jusqu'à atteindre un point de non-retour. Il en va de même pour les désillusions, les déceptions et la frustration de voir ses (grandes) attentes insatisfaites. Ainsi, tout doucement, et de manière presque imperceptible, la personne renonce à ses besoins personnels ou les reporte inlassablement au lendemain.
Le retrait émotionnel fait suite à l'épuisement toujours plus important. On observe chez le sujet atteint des attitudes distancées, pensées et sentiments cyniques, dégoût et repli sur soi... À ce stade, peu de collègues comprennent ce changement d'attitude.
Le sujet n'est plus en mesure de se percevoir lui-même car il a perdu ses repères. S'enchaînent alors sentiments d'angoisse, de détresse, un désintérêt face à sa mission, certaines formes d'apathie mais également des symptômes corporels comme (entre autres) des troubles musculosquelettiques, des troubles du sommeil ou du système digestif, des affections cutanées...
Le désengagement social fait ainsi suite au retrait émotionnel. Le burn-out est fréquemment accompagné du déni. Il agit par rebonds ou sursauts ce qui induit en erreur le sujet atteint. Celui-ci est souvent perçu comme un "coup de mou" (et c'est en cela qu'il est extrêmement dangereux). Ce syndrome est un cercle infernal et facilement qualifiable de vicieux qui peut entraîner dépression, stress post-traumatique et comporte un risque suicidaire important chez les patients les plus atteints.
Travail chronophage, mauvaise répartition des tâches, missions peu stimulantes... Voici des exemples de cas conduisant au bore-out ! Être véritablement "payé à ne rien faire" (et plutôt bien payé la plupart du temps) peut devenir un réel supplice. En effet, le manque de stimulation intellectuelle dévalorise et - paradoxe - stresse.
En grandissant, cette souffrance nous entraine à développer des habitudes palliatives, telles que le grignotage, l'excès de tabac ou encore le recours à l'alcool. Une étude nommée "Bored to death" (2010) a d'ailleurs mis en évidence qu'un salarié qui s'ennuie dans sa vie professionnelle présente un risque 2 à 3x plus élevé d'accidents cardiovasculaires qu'un salarié dont l'emploi est stimulant.
En 2016, l'institut Gallup dévoilait des chiffres alarmants dans son article "Do employees really know what's expected for them?" (Les employés savent-ils vraiment ce que l'on attend d'eux ?). En effet, seulement 33 % des salariés américains se sentent engagés dans leur travail. À l'échelle mondiale, nous ne serions que 13 %. La cause numéro un invoquée est le manque de sens au travail. En 2013 déjà, David Graeber (anthropologue américain) dénonçait l'inquiétante propagation des "bullshit jobs", qui se caractérisent par des tâches aussi chronophages que perçues comme inutiles.
Le médecin doit d'abord s'assurer que vos symptômes n'orientent pas le diagnostic vers une maladie physique ou psychique, mais sont susceptibles d’avoir un caractère d’urgence. Dès lors où cette hypothèse est écartée, le risque suicidaire sera évalué.
Le médecin devra confronter ces éléments, pour écarter d'autres troubles psychiques tels que la dépression, les troubles anxieux ou encore le stress post-traumatique. Le médecin pourra également diagnostiquer que l'un de ces troubles coexiste avec le burn-out.
Le burn-out se manifestant de manière individuelle, sa prise en charge varie d'une personne à l'autre.
Elle va de l'arrêt de travail à la relaxation, en passant par l'intervention d'un psychiatre pour les cas les plus complexes.
💼 Vos conditions de travail (Est-ce intense ? Exigeant ? Avez-vous suffisamment d'autonomie ? Comment sont vos relations avec vos collègues ?...)
🏠 Vous, et votre vécu (Avez-vous des antécédents personnels ou familiaux ? Des événements sont-ils survenus ? Êtes-vous soutenu par votre entourage ?...)
Le burn-out se manifestant de manière individuelle, sa prise en charge varie d'une personne à l'autre. Elle va de l'arrêt de travail à la relaxation, en passant par l'intervention d'un psychiatre pour les cas les plus complexes.
Quoi qu’il en soit, la population visée par ce problème est active et doit le rester. Il est en effet reconnu que l’intervention doit maintenir le lien entre la personne et son milieu de travail pour éviter la rupture puis la crainte phobique du retour au travail, génératrice de désinsertion et de chronicité.
Bien sûr, les responsables des ressources humaines, les patrons de PME et les partenaires syndicaux ont leurs rôles à jouer pour souder les équipes, soutenir les travailleurs en difficulté et s’assurer que les médecins du travail soient contactés au besoin. Mais le dépistage est souvent délicat car en milieu professionnel, les « états d’âme » sont souvent peu exprimés et la peur d’être ostracisé est bien là.
Ce syndrome est générateur d’arrêts maladie invalidants et couteux, et constitue une véritable priorité des services de santé au travail et des compagnies de protection de la santé. Il peut maintenant être repéré de façon précoce pour pouvoir développer des actions de prévention et être traité si nécessaire.
Que vous soyez victime d'épuisement, d'ennui ou de quête de sens dans votre vie professionnelle, il convient d'agir rapidement pour ne pas laisser la situation s'enliser. Voici quelques recours pour y voir plus clair, dans cette période désagréable de votre vie.
En parler au médecin du travail : il est là pour déceler ce genre de troubles. Discuter avec vos collègues : vous n'êtes peut-être pas seul(e) dans cette situation.
Il est fréquent d’avoir l’impression de passer pour une personne faible, raison pour laquelle on évite d’en parler. Le silence est la voie la plus simple, mais aussi la plus rapide pour se retrouver dans une sensation d’isolement, qui aggravera les symptômes décrits. Si possible, essayer d'arranger les choses avec votre supérieur en lui expliquant calmement les choses.
Être en veille sur le marché de l'emploi. Peut-être est-il temps de voler vers de nouveaux horizons ? Les chercheurs ont repéré les liens du développement de ce syndrome avec une réponse inappropriée au stress chronique, des attentes irréalistes envers le travail et envers soi-même ainsi que les tensions avec des collègues ou des supérieurs hiérarchiques.
Ils ont développé des outils de repérage sous formes de questionnaires fermés, standardisés et reconnus internationalement et des principes de prévention et de traitement en se basant sur les avancées récentes des thérapies cognitives. Le risque de désinsertion professionnelle par phobie du retour dans le milieu de travail doit pousser à une intensification de l’effort de prévention en le rendant plus accessible et plus spécialisé.
Le burn-out n'est pas reconnu comme une maladie professionnelle en France. Les personnes qui en sont atteintes ne bénéficient donc pas d'une prise en charge à 100 %.
Cependant, en 2019, plus de 1 050 patients ont malgré tout obtenu la reconnaissance en “maladie professionnelle”, ce qui correspond à une augmentation de 6 % par rapport à 2018 (chiffres Assurance Maladie).
La Haute Autorité de Santé rappelle toutefois que la prise en charge du burn-out "vise, bien sûr, à traiter le trouble identifié, mais également à agir sur le contexte socioprofessionnel à l’origine du syndrome". Cela commence dans la plupart des cas par la prescription d'un arrêt de travail par le médecin traitant qui orientera si besoin son patient vers un médecin psychiatre qui pourra alors prendre le relai.
Dans les cas associés à des troubles anxieux ou dépressifs, le psychiatre prescrira un traitement antidépresseur approprié. Il est à noter toutefois que dans la majeure partie des cas, la prise en charge non médicamenteuse est privilégiée : interventions psychothérapeutiques comme la thérapie cognitivo-comportementale ou interventions psycho-corporelles comme l'EMDR, la sophrologie avec des professionnels spécialisés.
Dans un second temps, le médecin du travail se doit de mener l'enquête : analyse du poste de travail et des conditions qui ont mené à cette situation pour y apporter les modifications nécessaires si besoin.
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser