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L’addiction au tabac est l'une des dépendances les plus courantes et les plus nocives dans le monde. Elle est en effet responsable de millions de décès chaque année. Comment devient-on addict au tabac ? Quels sont ses effets ? Lisons.
L’addiction au tabac ou tabagisme est une accoutumance à des produits fabriqués à partir de feuilles de tabac.
L’élément le plus additif de ces produits est la nicotine, principal ingrédient de la cigarette par exemple. Absorbée par les poumons et acheminée vers le cerveau, la nicotine procure, grâce à la dopamine secrétée, une sensation de plaisir.
La fumée de cigarette par exemple contient 4 000 substances d’origine chimique dont 60 sont classées cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer. Ces substances sont, en plus de la nicotine :
Le saviez-vous ? Vous pouvez évaluer votre dépendance au tabac grâce à ce test de Fagerström.
Le tabac a non seulement un pouvoir très addictif, mais il est à l’origine de nombreuses maladies. L’addiction au tabac se caractérise par une dépendance qui pousse les fumeurs à perdre leur liberté de s’abstenir de fumer.
Selon l’Assurance maladie, 32 % des consommateurs de tabac en sont dépendants. Voici résumés en une image, les chiffres de l’addiction au tabac en France*.
La consommation excessive de tabac engendre un certain nombre de dépendances qui, une fois combinées, maintiennent un état de dépendance optimale pouvant entrainer un syndrome de manque.
Le syndrome de manque est dû à la baisse brutale de la quantité de nicotine dans l’organisme par rapport à un seuil auquel la personne qui fume s’était habituée. Le manque de nicotine peut paraitre désagréable, voire insupportable.
Il existe trois types de dépendances : physique, psychologique et comportementale.
Dès sa première cigarette, le fumeur développe des récepteurs nicotiniques qui fonctionnent grâce à l’acétylcholine, une substance naturellement présente dans l’organisme.
La nicotine inhalée par le fumeur imite l’action de l’acétylcholine et stimule les récepteurs de plaisir, tout en les augmentant. Du fait de cette augmentation, l’organisme du fumeur se maintient à un certain seuil de nicotine qui impose à ce dernier de consommer un certain nombre de cigarettes afin de combler le manque.
Plus le fumeur inhale la fumée, plus il fait monter son taux de nicotine, plus il comble le manque causé par le seuil de nicotine et plus il se sent soulagé.
Bon à savoir : le seuil de nicotine étant inscrit dans la mémoire neuronale, un fumeur qui arrête sa consommation devient un ex-fumeur et pas un non-fumeur car, lorsqu’il reprendra sa consommation, sa mémoire neuronale sera ravivée, reprenant de ce fait son seuil nicotinique antérieur.
Une cigarette après l’autre, le plaisir ressenti par le fumeur se transforme et glisse vers un autre état : l’addiction. Naît donc ainsi une dépendance psychologique que le fumeur relie à certaines situations émotionnelles. Le tabac devient en même temps pour lui :
Fumer permet donc de diminuer le stress et l’anxiété, procure du plaisir, offre un moment de détente. Ces effets sont liés aux éléments psychoactifs de la nicotine qui agit comme un anxiolytique et un coupe-faim.
Bon à savoir : le fait d’associer d’autres produits ou comportements participe à nourrir la dépendance (café+cigarette ; apéritif+cigarette ; voiture+cigarette ; téléphone+cigarette).
La dépendance environnementale ou comportementale dépend fortement de la pression sociale. En effet, le tabac est associé à des circonstances, à des lieux et à des personnes qui font naître l’envie de fumer.
Pour ceux qui décident d’arrêter de fumer, il est primordial de trouver des mesures palliatives qui aideraient à ne pas succomber à la tentation de fumer, lorsque l’on se retrouve dans ces circonstances.
La nicotine peut calmer ou exciter le fumeur, selon l’état d’esprit dans lequel il se trouve et selon la quantité de nicotine absorbée. Les effets de l’addiction au tabac dépendent principalement du nombre d’années de tabagisme.
La nicotine se déplace rapidement dans le sang vers le cerveau et les autres organes du corps, et crée certaines réactions physiologiques immédiates comme :
L’addiction au tabac comporte de nombreux risques, aussi bien à court qu’à moyen terme :
En outre, le tabac peut causer la mauvaise haleine, le jaunissement des dents et une moins bonne cicatrisation des plaies.
Plus l’on commence à fumer tôt, plus l’on développe des risques de dépendance au tabac. Ce risque peut d’ailleurs entrainer d’autres dépendances comme celle à l’alcool ou au cannabis.
Bon à savoir : une personne qui fume est 4 fois plus à risque de développer une maladie cardiaque qu’une personne non-fumeuse.
L’addiction au tabac a des conséquences importantes sur la santé du fumeur et celle de son entourage. En effet, si le tabagisme impacte directement le consommateur, les proches de ce dernier peuvent également pâtir de sa dépendance.
L’exposition passive à la fumée du tabac provoque une augmentation du risque :
Bon à savoir : en France, le tabagisme passif est responsable de 3 000 à 5 000 décès par ans
Selon les critères de la dépendance définis par la Classification Statistique internationale des maladies de l’OMS (CIM 10), l’on peut repérer une addiction au tabac si la personne a au moins trois des manifestations suivantes :
Plusieurs méthodes peuvent être envisagées afin d’accompagner les personnes ayant une addiction au tabac vers un sevrage efficace, si elles le souhaitent.
Certains médicaments agissant sur le système nerveux central comme le bupropion LP et la varénicline peuvent être prescrits afin d’aider le fumeur dans sa démarche, tout en lui évitant de ressentir le manque lié au tabac. Ces médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance et seule la varénicline est remboursée par l’Assurance Maladie.
Ces substituts nicotiniques ont pour rôle d’apporter de la nicotine au fumeur, afin qu’il ne ressente pas les signes d’un manque physique. Grâce à ces substituts, le besoin de fumer diminue, jusqu’à ne plus se manifester. Ces substituts sont regroupés en deux grandes catégories :
Le fumeur est psychologiquement pris en charge afin de l’aider à modifier son comportement. Cette thérapie lui apprend à résister à la vue d’une cigarette et à ne plus associer le tabac à certains comportements ou à certaines substances, et à gérer son stress autrement qu’en fumant.
En France, certaines politiques de lutte contre le tabac ont été menées ces dernières années :
Ces politiques commencent à porter leurs fruits car, en 2016, 35,1 % des adultes déclaraient fumer, dont 29,4 % quotidiennement. En 2020, l’usage quotidien du tabac est passé à 25,5 % : une bonne partie des fumeurs a arrêté l’usage du tabac ces dernières années et le nombre de jeunes qui entrent dans le tabagisme a diminué.
Bon à savoir : arrêter de fumer est toujours bénéfique, quel que soit l’âge et le niveau de consommation.
H3 Les mesures gouvernementales
Le gouvernement français a mis en place certaines mesures pour accompagner les personnes qui le souhaitent à arrête le tabac :
L’avis des experts de MédecinDirect sur l’addiction au tabac : l’addiction au tabac a des conséquences aussi bien sur la santé du fumeur que sur celle de son entourage. Même si l’exercice semble difficile, il est nécessaire d'arrêter de fumer pour améliorer sa santé et son bien-être, au vu des nombres effets nocifs connus du tabac sur l’organisme. Se faire aider par un service à distance (Tabac Info Service) ou accompagner par un tabacologue augmente ses chances de succès du sevrage.
SOURCES :
- CHU Rouen : le lien
- Assurance maladie : le lien
- Addictions France : le lien
- Intervenir addictions : le lien
- OMS : le lien
- Psychiatrie Paris TCC, TIP, EMDR : le lien
- Site gouvernemental sur la santé : le lien
- Santé publique France : le lien
- GAE Conseil : le lien
*Ces données datent de 2022
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser